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Australie: des incendies fusionnent en un « mégafeu » au nord de Sydney (vidéo)

Plusieurs incendies de forêts en Australie ont fusionné en un seul et unique « mégafeu » qui brûle désormais de façon incontrôlée au nord de Sydney, ont annoncé vendredi les autorités, qui reconnaissent leur impuissance.

Un haut responsable des pompiers de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, Rob Rogers, a déclaré qu’il y avait « probablement plus de huit feux » qui s’étaient rejoints en un gigantesque brasier brûlant sur 300.000 hectares, une zone longue d’environ 60 km.

Cet incendie fait rage à une heure de route de Sydney, qui ressentait encore vendredi les effets des fumées toxiques.

M. Rogers a fait état d’une forme d’impuissance des pompiers face à l’ampleur du brasier. Les soldats du feu en étant réduits à organiser les évacuations d’habitants, à tenter de protéger des habitations et à espérer une fin rapide de la sécheresse et des vents qui contribuent à attiser les flammes.

« Nous ne pouvons pas arrêter ces incendies. Ils vont se poursuivre jusqu’à ce que les conditions changent, et alors on fera ce qu’on peut pour essayer de les contenir », a-t-il dit à la chaîne publique ABC.

« La meilleure chose à faire est d’essayer de protéger les habitations et les gens. »

« Partez immédiatement »

Voilà trois mois que des feux font rage en divers points de l’est de l’Australie. Les incendies sont courants à l’approche de l’été austral, mais ils sont apparus très tôt cette année et sont particulièrement virulents.

Les chercheurs estiment que le réchauffement climatique contribue à créer des conditions encore plus propices aux feux.

De spectaculaires vidéos tournées par des pompiers circulaient vendredi, montrant l’avancée d’un mur de flamme devant des pompiers dans la nuit à Orangeville, à moins de 100 km à l’ouest de Sydney.

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« La vidéo a été diffusée pour montrer pourquoi vous devez écouter les avertissements des pompiers », a expliqué sur Facebook la caserne d’Ingleburn.

« Si votre domicile n’a pas été préparé pour la saison des feux de forêts et que vous n’êtes pas sûr d’être capable de le défendre, alors partez immédiatement. »

Au Walkabout Wildlife Park, un parc animalier proche de Sydney, 300 bêtes ont dû être évacuées, dont des lézards, des dingos, des paons et des marsupiaux.

Le responsable des pompiers des zones rurales de Nouvelle-Galles du Sud, Shane Fitzsimmons, a annoncé que des pompiers américains et canadiens étaient arrivés en renfort.

Ces experts doivent superviser notamment l’utilisation d’avions bombardiers d’eau et d’équipements lourds servant à créer des allées coupe-feu.

« Nous sommes reconnaissants non seulement de leur présence ici, mais aussi de leur sacrifice », a déclaré M. Fitzsimmons qui est devenu depuis plusieurs semaines sur les médias australiens un des « visages » de la lutte contre les incendies.

« Ils se sont portés volontaires pour donner un peu de ce temps qu’ils auraient pu passer en famille en cette période particulière de Noël et du Nouvel an pour venir ici nous aider », a-t-il dit.

Plus de 600 maisons ont été détruites et six personnes sont mortes. Le bilan est moins élevé que l’année la plus meurtrière, 2009, quand près de 200 personnes avaient péri.

Mais l’ampleur des zones dévastées cette année est sans commune mesure avec les années précédentes.

On estime à deux millions le nombre d’hectares qui sont partis en fumée, soit l’équivalent de la moitié de la superficie de la Suisse.

Près d’un millier d’habitations détruites ou endommagées par le feu

Depuis le début de la saison des feux de brousse en Australie, plus de 680 maisons ont été détruites par les flammes.

Les émanations de fumée continuent de représenter un risque pour la santé des Australiens habitant à Sydney et sa périphérie où la qualité de l’air est qualifiée de médiocre voir dangereuse depuis près de trois semaines.

Depuis le début de la saison des « bushfires », d’ordinaire fin octobre mais qui s’est déclarée plus tôt cette année, plus de 680 résidences ont été rasées, consumées par les flammes, selon un bilan des services d’incendie communiqué vendredi. A ce décompte, s’ajoutent 250 propriétés qui ont aussi été endommagées.

Vendredi, 96 foyers étaient encore répertoriés sur le littoral au sud-est de l’île-continent, dont 46 n’étaient pas maîtrisés par les près de 2.000 pompiers sur le terrain. Presque toute la région côtière de l’Etat, soit une étendue de près de 1.400 kilomètres, est soumise par conséquent à une interdiction totale d’allumer un feu, avec de sévères amendes voire des peines de prison pour les contrevenants.

Certains incendies se situent aux portes de Sydney, capitale de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud et ville la plus peuplée du pays (5 millions d’habitants). Les plus proches, au barrage Warragamba et à Three Miles, brûlent à un peu moins de 100 kilomètres du centre de la ville.

Des fumées toxiques

Les conséquents dégagements de fumée propagés par le vent continuent de présenter un problème sanitaire pour la population vivant dans ces régions côtières, et particulièrement dans le bassin de Sydney où ces nuages restent piégés. Certains passants choisissent de porter un masque pour se déplacer à l’extérieur bien que leur efficacité ne soit pas démontrée contre certaines particules, dont les PM2.5.

Le département de l’Environnement de l’Etat a indiqué que cette situation d’urgence a causé « des degrés de pollution jamais observés en Nouvelles-Galles du Sud » avec des conditions brumeuses « les plus longues et les plus étendues jamais enregistrées », rapporte l’agence de presse AAP. Les interventions des ambulances (+30%) et visites aux urgences (+25%) sont plus élevés que d’accoutumée cette semaine, relève encore AAP.

La médecin Kim Loo, officiant dans un quartier est de Sydney et membre de « Docteurs pour l’Environnement Australie », a affirmé à AAP recevoir désormais des patients présentant des symptômes au niveau des conduits nasaux, des sinus et de la gorge. « J’ai reçu des patients les jours de mauvaise qualité d’air juste pour avoir respiré de hauts degrés de pollution », a-t-elle décrit. Elle compare l’effet d’inhaler l’air pollué à « fumer sans consentement » en raison des particules fines, certaines étant toxiques.

Les pompiers de Nouvelles-Galles du Sud ont indiqué que les brumes de fumées resteraient bloquées encore dans la région plusieurs jours. Ceux-ci sont désormais aidés de pompiers canadiens qui se sont déplacés de l’autre côté du globe pour les aider dans leur mission. A ce jour, seulement trois hommes du feu ont été blessés.

La saison des bushfires est exacerbée par les conditions extrêmes que connait la Nouvelle-Galles du Sud où sévit la sécherresse sur plus de 90% du territoire.

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