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Amazonie : la viande belge contribue à la déforestation

Pour produire nous-mêmes le soja dont les producteurs belges ont besoin pour nourrir leur bétail, il faudrait la quasi-totalité du territoire belge, dénonce Greenpeace.

Le soja utilisé majoritairement pour engraisser les animaux destinés à être consommés (boeufs, porcs et volailles) est donc importé d’Amérique du Sud. La Belgique participe donc aux dommages collatéraux engendrés dans ces pays : déforestation, incendies, etc.

La Belgique importe en moyenne 2,5 millions de tonnes de soja par an, destinées surtout à l’alimentation animale. D’après Greenpeace, la superficie agricole nécessaire pour répondre à la demande belge a considérablement augmenté ces dernières années, atteignant une surface quasi aussi grande que le territoire belge et empiétant sur des zones à haut risque de déforestation.

D’après un nouveau rapport de l’ONG publié vendredi, la viande belge, et plus particulièrement celle produite en Flandre, très dépendante du soja, a un réel impact sur la déforestation. « La large majorité de notre cheptel est nourrie avec du soja importé en garde partie d’Amérique du Sud », explique Sébastien Snoeck, expert en agriculture et élevage durables chez Greenpeace Belgique.

Entre 2013 et 2017, la superficie agricole nécessaire pour répondre à la demande belge est passée de 1,5 million d’hectares à 2,7 millions, soit une augmentation de plus de 80% en quatre ans.

Selon Greepeace, près de la moitié de cette surface entraîne un risque élevé à très élevé de déforestation au Brésil, en Argentine et au Paraguay. Les trois quarts de nos importations de soja sont destinés à l’élevage. Le reste va à la production de biocarburants (19%) et à la consommation humaine directe (à peine 3%).

Le rapport de Greenpeace intervient alors que la forêt amazonienne est en proie à de violents incendies, notamment causés par la déforestation, elle-même conséquence de l’élevage et de la culture du soja.

Depuis le début de cette année, 84.957 feux de forêt ont été détectés au Brésil, dont 44.058 en Amazonie et 26.061 dans le Cerrado, une savane tropicale recouvrant le quart du Brésil, souligne Greenpeace.

L’organisation appelle les autorités belges à « mettre fin à la déforestation importée ». À l’échelon européen, Greenpeace réclame une loi pour interdire les importations de produits liés à la déforestation.

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