© The Impossible City

A Seattle, des étudiants construisent un éco-village pour accueillir les sans-abri (vidéo)

Stagiaire Le Vif

Remplacer des tentes par de petites maisons avec eau chaude et électricité, voilà le beau projet que mènent des étudiants à Seattle. Chapeautés par une association locale, ils revisitent les camps pour itinérants.

Dans la ville de Seattle, les camps de fortune accueillant des sans-abri se multiplient. La plupart d’entre eux sont encore illégaux : si la ville les régularise petit à petit, elle a en effet du mal à suivre la cadence. Seuls trois camps sont reconnus pour l’instant. En 2012, on comptait pourtant 80 camps non officiels, et ce chiffre n’a fait qu’augmenter. L’an dernier, 351 avaient ainsi été dénombrés. Rien que durant le mois de janvier 2015, 49 sont venus s’ajouter à la liste d’après le Seattle Times. Les quelques investissements financiers lancés par la commune chaque année ne suffisent plus à assurer l’entretien des camps, qui finissent souvent par se transformer en un campement délabré.

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Des habitations faites de panneaux de circulation

Cette situation, l’organisme Sawhorse Revolution compte bien l’améliorer autant qu’elle peut. Pour cela, elle s’est entourée d’élèves du secondaire, qui devaient réaliser un programme de charpenterie. Ces derniers construiront un « éco-village », baptisé The Impossible City, dans l’un des trois camps reconnus par la ville, la Nickelsville Homeless Community.

Le projet s’inspire des tiny houses, ces petites maisons facilement démontables, et transportables. En effet, la communauté doit se déplacer tous les trois à dix-huit mois : il fallait donc pouvoir emporter ces petits abris avec soi. Ces derniers se voudront aussi le plus écologiques possible. Le toit, par exemple, sera entièrement recouvert de panneaux solaires, qui devraient fournir suffisamment d’électricité pour éclairer l’intérieur, et chauffer l’eau. A côté de ces petites maisons faites de bric et de broc seront installés des sanitaires, dont des toilettes sèches. Enfin, un espace communautaire pour cuisiner est prévu.

Pour construire un véritable village avec des matériaux de récupération comme des palettes et des panneaux de signalisation, les jeunes élèves sont accompagnés par des professionnels du bâtiment. Parmi eux, des architectes, ou des designers. Les étudiants pourront ainsi, en plus de réaliser une bonne action, en apprendre plus sur ce qui sera peut-être leur futur métier.

Une levée de fonds réussie

D’après Sarah Smith, qui dirige le programme, le projet devrait aussi permettre à l’association de réaliser quelques économies. « Des milliers de dollars sont nécessaires chaque mois pour couvrir les dépenses en électricité, pour les sanitaires » explique-t-elle dans une vidéo. The Impossible City permettra de réduire ces coûts grâce son indépendance énergétique.

Sarah Smith n’a pas « l’illusion que The Impossible City résoudra l’itinérance« . « Mais nous pouvons faire une vraie différence dans la vie des gens« , ajoute-t-elle. Visiblement, ils sont beaucoup à croire en l’utilité du projet. Une levée de fonds a été organisée pour le financer. En seulement un mois, 243 personnes ont offert un total de 37,929 dollars, soit plus que la somme espérée, qui était de 30 000 dollars. « Nous sommes reconnaissants, touchés, inspirés et pleins de joie« , lit-on sur la plate-forme de crowdfunding. Pour l’instant, l’argent récolté permettra de construire six premiers abris, mais à terme, ces constructions devraient pouvoir profiter à une centaine de sans-abri.

Perrine Signoret

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