(Belga) Le chef de la rébellion centrafricaine Séléka, Michel Djotodia, qui a pris le pouvoir à Bangui dimanche, a annoncé qu’il allait suspendre la Constitution et légiférer par ordonnance pour conduire la transition du pays, dans un discours à la presse lundi.
« J’estime nécessaire de suspendre la Constitution du 27 novembre 2004, de dissoudre l’Assemblée nationale ainsi que le gouvernement. Pendant cette période de transition qui nous conduira à des élections libres, crédibles et transparentes, je vais légiférer par ordonnances », a déclaré Michel Djotodia. Si M. Djotodia ne s’est pas explicitement autoproclamé président de la République, il se pose clairement en nouveau maître du pays. « En respectant l’esprit des accords de Libreville, je vais reconduire le premier ministre (Nicolas Tiangaye), chef du gouvernement d’union nationale dans ses fonctions », a-t-il déclaré. « Nous nous engageons à conduire désormais les destinées du peuple centrafricain pendant cette période de transition consensuelle de 3 ans conformément aux accords politiques de Libreville ». Il a ensuite énuméré les objectifs du prochain gouvernement, notamment « restaurer la paix et la sécurité, réorganiser les forces de défense et de sécurité, réorganiser l’administration territoriale » et « poursuivre le processus de DDR (désarmement, démobilisation et réintégration) » des anciens combattants. « Nous regrettons les dégâts collatéraux (pillages, violences) et nous nous emploierons à y mettre fin très rapidement », a affirmé Michel Djotodia qui demande aux travailleurs du secteur public et privé de reprendre le travail ‘dès demain mardi ». La coalition Séléka a pris la capitale Bangui et renversé dimanche le président François Bozizé qui s’est réfugié au Cameroun, selon la présidence camerounaise. (VAD)