« Nos mesures reposent sur un financement adéquat et réfléchi, à la hauteur des politiques à mener », a affirmé lundi après-midi le ministre-président wallon, Elio Di Rupo, lors de sa réplique au parlement dans le cadre des débats sur la Déclaration de politique régionale.
« Notre DPR s’est appuyée sur un travail budgétaire sérieux. Des projections pour l’ensemble de la législature ont été réalisées sur base des paramètres économiques les plus récents », a tenté de rassurer M. Di Rupo alors que sur les bancs de l’opposition, on ne cesse de s’inquiéter d’un texte sans chiffre.
« Bien sûr, le gouvernement devra être capable de s’adapter. Une trajectoire ne peut être figée pour 5 ans; elle doit évoluer suivant le contexte socio-économique », a-t-il toutefois ajouté.
Pour rappel, le gouvernement wallon vise désormais un retour à l’équilibre en 2024. « Nous ferons le nécessaire pour respecter cet équilibre et nous prendrons toutes les mesures pour envisager la fin du mécanisme de solidarité » en 2025, a encore indiqué le ministre-président tout en réaffirmant qu' »il n’y aura pas de nouvelle taxe », et dès lors pas de taxation au kilomètre en Wallonie.
Par contre, « des réformes fiscales seront mises en place afin que la Région puisse faire face aux défis qui l’attendent. » La taxe automobile, notamment, sera réformée en tenant compte des enjeux environnementaux et sociaux, a précisé Elio Di Rupo.
Ce dernier est par ailleurs revenu sur « le carcan européen » dont la Wallonie ne peut sortir unilatéralement. « L’Europe, c’est un tout. Ou on est dedans; ou on est dehors », a-t-il souligné, en estimant néanmoins que l’Union européenne « doit autoriser des marges de manoeuvre budgétaires ».
Enfin, s’il a passé en revue les différents points soulevés plus tôt dans la journée par les chefs de groupe des partis représentés au parlement wallon, le ministre-président n’a pas pipé mot sur l’accord passé entre Nethys et le fonds américain Providence concernant la vente du télédistributeur Voo, une transaction conclue sans qu’en soient avertis les administrateurs d’Enodia (ex-Publifin), la maison-mère de Nethys.
L’affaire a pourtant marqué les échanges de ce lundi au parlement wallon, le cdH demandant notamment la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire. « Le rôle du parlement, c’est de contrôler. Notre groupe estime qu’il y a suffisamment d’éléments inquiétants, pour ne pas dire puants, qui nécessitent le dépôt d’une proposition » visant la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, a ainsi déclaré le chef de file des humanistes au parlement régional, François Desquesnes.
A l’issue de la séance plénière, le parlement a voté, majorité contre opposition, une motion de confiance au gouvernement. Le bureau élargi s’est ensuite réuni afin de fixer la composition des différentes commissions du Parlement, dont celle des Pouvoirs locaux qui aura à traiter des suites de ce dossier. Sa première réunion est prévue ce jeudi à 14h30.