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Vu de Paris, l’éclatement du pays est inévitable

Une délégation du PS français a rencontré le 13 septembre dernier des responsables du PS et du sp.a pour évoquer l’avenir de la Belgique, lors d’une visite d’information au cours de laquelle il n’a pas été question d’un rapprochement avec la France, indique mardi La Libre.

Philippe Moureaux, Laurette Onkelinx, Rudy Demotte (tous trois PS) et Bruno Tobback (sp.a) ont exposé l’historique et l’état de la situation actuelle en Belgique. « Nous sommes préoccupés par ce qui se passe actuellement en Belgique… Nous voulions connaître le pronostic de nos collègues sur l’avenir du pays », a expliqué le député français François Loncle à La Libre.

Selon lui, la question principale était de savoir si une réforme permettrait d’éviter l’éclatement. « Les socialistes wallons se sont montrés plus pessimistes que les socialistes flamands » sur le caractère inéluctable de l’éclatement du pays, selon M. Loncle. Cela dit, pour les francophones, le rattachement à la France n’est pas du tout envisagé, précise-t-il.

La visite d’information française est à placer dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012. « Si nous remportons les élections, il faut que nous soyons prêts », a indiqué François Loncle.

Laurette Onkelinx reconnaît que c’est la première fois que ce type de contact, courant, a pour objet « l’avenir du pays et l’existence d’un nationalisme aux portes de la France. Ce fut un dialogue intéressant, mais à aucun moment il n’a été question d’un rapprochement entre la Wallonie, Bruxelles et la France », a-t-elle précisé à La Libre.

Ce qu’en pense la presse française

Depuis les déclarations du PS sur l’élaboration d’un Plan B en cas d’échec des négociations, le tabou de la scission de la Belgique est tombé et la presse française s’interroge dorénavant sur l’avenir d’une Belgique scindée.

Selon L’Express.fr, la scission de la Belgique ne relève plus de la fiction. « Bye Bye Belgium » pourrait donc bien devenir réalité selon l’hebdomadaire. En effet, la déclaration du PS de « se préparer à la fin de la Belgique » révèle qu’ « un tabou est tombé ».
L’Express.fr s’interroge donc sur les conséquences d’une séparation de la Belgique sur l’Union européenne : « Politiquement, la scission de la Belgique, qui accueille le siège des institutions de l’UE, aurait un retentissement beaucoup plus grand sur la construction européenne dans son ensemble que la partition de la République tchèque et de la Slovaquie en 1993: ces deux pays étaient séparés avant d’adhérer au projet européen ». Le journaliste s’interroge également sur les conséquences pour les deux nouvelles entités au sein de l’UE : « Selon certains juristes, si la Flandre prenait seule son envol, elle devrait renégocier son adhésion à l’UE, à l’ONU et à la zone euro, tandis que la Belgique « résiduelle » (francophone) en serait membre de droit. Sauf si la Wallonie repartait sur les bases d’un nouvel Etat. »

La scission de la Belgique n’est plus une fiction pour personne, reste à savoir si elle deviendra réalité.

Le Vif.be, avec Belga

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