La Première ministre Sophie Wilmès.

Voici les décisions du Conseil national de sécurité: bulle des cinq maintenue, aménagements pour le shopping…

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

La Première ministre Sophie Wilmès a annoncé aussi des changements pour les rassemblements publics. Elle demande aux experts une solution à plus long terme pour les relations sociales.

Le Conseil national de sécurité a balisé notre quotidien pour les prochaines semaines. La bulle sociale de cinq personnes sera maintenue. Un aménagement est prévu pour le shopping: il sera autorisé de le faire à deux, sans limitation de temps. Une mesure est prise pour les couples séparés par le virus: leur rencontre, y compris à l’étranger,est considéré comme un déplacement essentiel. Les réceptions à l’issue des enterrements pourront recevoir jusqu’à 50 personnes. La Première ministre insiste sur la nécessité de trouver une solution à plus long terme et mandate les experts en ce sens. Tout en disant comprendre la lassitude de la population, elle insiste sur le respect des mesures.

La situation actuelle est « nuancée »

La Première ministre Sophie Wilmès souligne que les mesures prises en cours durant ce mois d’août « semblent efficaces »: après avoir augmenté, les contaminations ont diminué. Pourtant, le virus circule toujours. « Aucune mesure ne suffira tant qu’un vaccin n’est pas trouvé, nous devons vivre avec, souligne la Première ministre. Il faut éviter d’arriver à un point de rupture. » Objectif: rester vigilants. « Je sais, le temps se fait long » et certains minimisent la situation ou la dramatisent. Mais il convient d’objectiver le risque.

« La réalité actuelle n’est ni insigifiante, ni dramatique, elle est nuancée », dit Sophie Wilmès. Le taux de reproduction du virus se situe à 0,9: le virus est toujours présent, mais moins virulent. Les hospitalisations augmentent légèrement. Des divergences importantes ont lieu entre les régions. « La situation est nuancée, mais un retour à la normale n’est pas encore possible« , insiste-t-elle.

Sophie Wilmès évoque le contexte européen, rappelle que de plus en plus de régions sont en zone rouge et que des mesures doivent continuer à être prises. Le port du masque est obligatoire au niveau national dans un certain nombre de lieux (marchés, lieux clos…), mais les autorités locales peuvent décider de mesures plus fortes, comme l’obligation du masque partout à Bruxelles. « Cela demande l’effort de tous », dit la Première ministre.

L’objectif consiste aussi à immuniser la rentrée scolaire, rappelle-t-elle. « Cela permettra à tous nos enfants de rentrer à l’école à partir du 1er septembre. Tous les élèves pourront rentrer en vertu du code jaune. » Un régime commun existe partout, avec le port du masque obligatoire. Mais un code orange pourrait être décidé au niveau local si cela s’impose, avec une réduction du nombre de jours de classe.

Les mesures aménagées

Les mesures prises cet été portent leurs effets, mais la rentrée des classes et les retours des vacances risquent de rendre la situation plus compliquée, la circulation du virus pourrait augmenter. Voilà pourquoi des restrictions demeurent.

A partir du 1er septembre, la bulle sociale de cinq personnes restera d’application pour quatre semaines. « Il s’agit bien de cinq personnes avec qui votre foyer peut faire entorse à la règle des distanciations sociales », dit Sophie Wilmès.

Pour les réceptions après les funérailles, il sera désormais autorisé de recevoir 50 personnes.

« Il s’agira de sortir de la gestion de crise pour entrer dans une gestion plus pérenne de nos relations sociales, insiste la Première . Le Conseil national de sécurité souhaite que les experts du Celeval trouvent une solution durable. « Une priorité », estime-t-elle.

Le shopping pourra se faire avec un maximum de deux personnes à partir de lundi prochain, le 24 août, et pourra se faire dans un temps illimité.

Pour les événements en intérieur, le nombre de personnes passe de 100 à 200 à l’intérieur et de 200 à 400 à l’extérieur.

En ce qui concerne les manifestations sportives, les règles peuvent être adaptées par les autorités locales pour les infrastructures permanentes.

« Certains s’étonnent des différences entre la différence entre ces événements de la bulle sociale, mais dans le premier cas, il y a des protocoles très stricts », précise Sophie Wilmès.

Une mesure est prévue pour les couples, mariés mais aussi ceux qui vivent une relation durable, séparés par le virus et pa la fermeture des frontières: à partir du 1er septembre, ce sera possible pour eux de voyager pour se retrouver, y compris dans les zones à restriction.

La Première ministre rappelle l’importance de remplir le formulaire au retour des vacances et de se faire tester et rester en quarantaine s’ils reviennent d’une zone rouge. « Nous insistons aussi sur la nécessité de participer activement au contact tracing. »

« Nous entendons ceux qui craignent pour la restriction des libertés, nous entendons ceux qui craignent pour leur santé, nous les entendons »,prolonge Sophie Wilmès. Une balance sera faite dans un mois et une solution à plus long terme doit être trouvée.

La lassitude des Belges

Le retour des vacances de zone rouge ne pose-t-il pas problème?,demande plusieurs fois un journaliste. La Première ministre insiste sur la sensibilisation. « Mais visiblement, cela ne suffit pas? », poursuit le journaliste. Sophie Wilmès transmet la patate chaude au ministre-président wallon, Elio Di Rupo (PS), qui rappelle les procédures, avec des rappels à ceux qui reviennent de ces zones, et la possibilités de sanctions financières, si jamais. La Première ministre reviendra sur le sujet pour préciser que les politiques sont conscients de ce problème et étudient si d’autres mesures ne doivent pas être prises.

La bulle sociale de cinq personnes n’est guère respectée et le moral des Belges descend, n’est-ce pas un problème?, demande un autre journaliste. « Effectivement, pour ce que cela fonctionne, une règle doit exister, mais elle doit être respectée, dit la Première. Une des raisons, c’est la lassitude. Nous sommes des êtres humains, je le comprends. » Mais elle vise aussi implicitement la responsabilité de la « cacophone des experts » dénoncée par son parti: « Il peut aussi avoir l’influence d’expressions contradictoires, nous sommes passés de discours dramatisants à d’autres qui minimisent la situation. D’où l’importance lors de cette conférence de remettre les choses à niveau. » Mais elle revient là encore sur le sujet et affirme son intention d’éviter les conflits que l’on lit dans la presse. « Il est normal que les experts donnent leurs conseils, mais il est aussi normal que les politiques décident »

Il ne s’agit pas d’arriver à une circulation zéro du virus, dit la Première ministre. « Mais nous voulons éviter absolument le point de basculement », comme ce fut le cas en février-mars avec un grand nombre de morts et des dégâts considérables sur l’économie.

« Je comprends la lassitude des gens, conclut la Première ministre. Je rappelle que la situation est nuancée, pas dramatique, mais le virus circule toujours. Voilà pourquoi il faut respecter ces mesures. Mais voilà pourquoi nous voulons aussi trouver des solutions offrant une mesure à plus long terme. »

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