Martine Bohn (43), Carmelina Russo et Jacqueline Leclercq.

Vingt-cinq ans après les faits, l’identité du « Dépeceur de Mons » est toujours inconnue

Le Vif

Le 22 mars 1997, l’attention d’un policier montois, Olivier Motte, en patrouille à cheval dans le sud de Mons, est attirée par un chat qui joue dans les broussailles. Intrigué, le policier s’approche et découvre un sac poubelle d’où sort une main ensanglantée. Il prévient ses instances, le quartier est bouclé.

Le sac contient d’autres restes humains. Sept autres sacs contenant des restes, bras, bustes, jambes, seront découverts. Le lendemain, un neuvième sac est trouvé, il contient un buste de femme. Un dixième sac sera découvert le 24 mars, portant à 37 le nombre de morceaux de corps de 5 victimes féminines. Le tueur, appelé depuis lors « Dépeceur de Mons », n’a jamais été retrouvé.

Les sacs ont été déposés dans des lieux aux noms évocateurs, dans l’avenue des « bassins » et la rue du « Dépôt », sur les chemins de « l’Inquiétude » et de « Bethléem », dans la rivière « Haine »¿

L’enquête montrera que toutes les victimes avaient l’habitude de fréquenter le quartier de la gare de Mons. Elles connaissaient toutes des difficultés économiques ou familiales. Carmelina Russo (42) avait disparu le 4 janvier 1996, Martine Bohn (43) le 21 juillet 1996, Jacqueline Leclercq (33) le 22 décembre 1996, Nathalie Godart (22) en mars 1997, Begonia Valencia (38) le 3 juillet 1997.

Une cellule spéciale d’enquête, la « Cellule Corpus », a été mise en place sous la direction du juge d’instruction du Parquet de Mons, Pierre Pilette. Cette cellule, qui a longtemps souffert du manque d’effectifs, était réduite à quatre enquêteurs en 2007. « Elle est toujours active », précise-t-on au Parquet Général de Mons. « Le but est de tenter, avec les nouvelles techniques d’investigations scientifiques, notamment grâce à l’ADN, de faire parler des indices, d’exploiter des microtraces, de nouvelles infos ».

Plusieurs individus ont été suspectés d’être le « Dépeceur de Mons ». Parmi ceux-ci, le petit ami d’une des victimes, qui a été disculpé par des analyses ADN. Ou un Monténégrin, arrêté à New York, soupçonné de crimes similaires dans son pays et qui aurait séjourné en Belgique, mais pas à Mons. La piste avait été abandonnée.

Un militaire du SHAPE à Casteau avait été suspecté, de même qu’un médecin montois, dont le fils avait envoyé au juge d’instruction deux lettres l’accusant d’être le dépeceur. Des pistes qui n’ont pas davantage abouti, faute de preuves.

Les dénonciations se sont également accumulées par centaines. Sans livrer davantage de résultats. « Le dépeceur de Mons » n’est-il qu’une seule personne? L’identité du ou des auteurs restent à ce jour inconnue. L’enquête continue. Il reste cinq ans pour identifier le tueur.

Un nouveau livre sur le dossier, « Il est moins cinq », a été publié en mars 2022. Ses auteurs, Morgan Vanlerberghe et Dani Corlana, veulent que l’affaire ne soit pas oubliée. « Le but du livre est double », expliquent les auteurs. « Il est de ne pas oublier l’affaire du dépeceur par respect pour les victimes et leurs proches, il est aussi de dégager des pistes, si possible. Le livre regroupe de nombreux témoignages de personnes qui peuvent encore évoquer le dossier, même 25 ans après les faits ».

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