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Vente de Voo: L’opposition réclame la convocation d’urgence d’une commission parlementaire

Le Vif

Après le PTB samedi, c’était au tour du cdH dimanche de réclamer la convocation d’urgence de la commission des Pouvoirs locaux du Parlement de Wallonie pour débattre de la vente alléguée du télédistributeur Voo par le groupe Nethys au fonds d’investissement américain Providence, sur fond de questionnement sur la préservation des intérêts publics.

Le Soir a révélé vendredi que Nethys avait signé en mai dernier une offre liante avec Providence, ajoutant que l’opération s’est faite à l’insu des administrateurs de sa maison-mère, l’intercommunale liégeoise Enodia (ex-Publifin, détenue par la province et les communes liégeoises). La conclusion du deal serait toutefois soumise à une condition suspensive: la cession, d’ici fin octobre, par les actionnaires wallons et bruxellois du télé-distributeur Brutélé, partenaire de Nethys au sein de Voo, de leurs parts dans Enodia.

Un conseil d’administration conjoint Enodia-Nethys a été convoqué samedi, à l’issue duquel l’intercommunale « a obtenu toutes les informations nécessaires », a assuré la présidente d’Enodia, Muriel Targnion (PS). L’intercommunale avait mandaté Nethys l’an dernier pour la cession de participations majoritaires dans certains secteurs concurrentiels, comme les télécommunications. Les projets ne sont « nullement encore arrêtés à ce jour et devront être débattus avec les différents actionnaires du groupe », selon elle.

Dans l’opposition au Parlement wallon, le PTB et le cdH veulent que la vente soit débattue en urgence. « Nous comprenons qu’une telle opération requière une certaine confidentialité, mais les administrateurs PS et MR de Nethys (seules ces couleurs politiques restent représentées dans cet organe, NDLR) ont-ils informé la ministre, la province et les communes de la mise en vente? « , s’interroge François Desquesnes, chef de groupe cdH au parlement wallon. « On se pose des questions: où va retourner l’argent de la vente? Le ministre (des Pouvoirs locaux, le PS) Pierre-Yves Dermagne peut-il agir pour bloquer la vente si l’intérêt général n’est pas rencontré? Les vrais actionnaires que sont les communes et la province pourront-ils donner leur aval sur les conditions de vente ? Quelle pérennité pour les activités économiques et l’emploi, si par exemple les call-centers sont privatisés?  »

Jeudi, Mme Targnion avait déjà affirmé qu’Enodia et Nethys gardaient « l’emploi à Liège et le redéploiement économique au coeur de (leurs) préoccupations ». Interrogé sur la possibilité de convoquer en urgence la commission des Pouvoirs locaux, le nouveau président du Parlement wallon, Jean-Claude Marcourt (PS), a indiqué qu’il soumettrait à l’assemblée toute proposition qui lui serait effectivement présentée. Ce devrait être le cas dès ce lundi, lors de la séance plénière programmée pour les débats sur la déclaration de politique régionale. Pierre-Yves Dermagne avait pour sa part affirmé samedi que, si l’information de la vente était avérée, il analyserait « les conditions dans lesquelles l’opération de cession a été réalisée, au regard des intérêts des actionnaires publics ».

« Nous adresserons à Enodia et Nethys une liste de questions très précises, et nous aviserons en fonction des réponses », a confirmé le ministre-président wallon, Elio Di Rupo, sur le plateau de « L’Invité » (RTL-TVi). La coalition PS-MR-Ecolo a convenu, dans son accord de gouvernement, que les recommandations de la commission d’enquête parlementaire « Publifin » devraient être mises en oeuvre endéans un délai de six mois, sous peine de l’envoi d’un commissaire spécial qui se substituera aux instances.

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