Van der Straeten © Belga

Van der Straeten à la N-VA : « La politique, c’est coopérer et pas s’opposer »

La ministre fédérale de l’Energie, Tinne Van der Straeten, a pris à partie jeudi la N-VA à la Chambre après le refus de la ministre flamande de l’Environnement, Zuhal Demir, de délivrer un permis au projet de centrale au gaz de Vilvorde. « La politique, c’est une affaire de coopération et non d’opposition », a-t-elle souligné.

La décision flamande pourrait mettre en danger la mise en oeuvre du Mécanisme de Rémunération de Capacité (CRM) qui doit permettre à la Belgique de sortir du nucléaire en 2025. La centrale au gaz de Vilvorde est l’une des deux nouvelles unités de production retenues à l’issue d’enchères et qui doit fournir une partie de la capacité future en vue de garantir la sécurité d’approvisionnement énergétique du pays.

« Qu’il s’agisse d’énergie, du corona ou de climat: quelle sorte de politique voulons-nous dans ce pays? Créer des problèmes ou trouver des solutions. Un pays où des gouvernements coopèrent dans le respect des compétences de chacun ou qui s’opposent? Après 10 ans passés dans le secteur de l’énergie, je suis revenue en politique pour mettre une nouvelle politique énergétique sur les rails. Après des années d’immobilité, cette politique a besoin de sécurité et de clarté. Mon slogan, c’est ‘ »move forward, without drama ». C’était le cas hier, ça l’est aujourd’hui et ça le sera encore demain », a souligné la ministre.

Pas moins de neuf questions étaient adressées à la ministre Groen. Le CD&V et l’Open Vld, associés à la N-VA au gouvernement flamand, ne se sont toutefois pas exprimés. L’ambiance était tendue entre écologistes et socialistes flamands d’une part et les nationalistes d’autre part, ainsi qu’entre Ecolo et le MR. Le député Kris Verduyckt (Vooruit) a accusé la N-VA de « sabotage ». La N-VA a invoqué la protection de l’environnement. « Une ministre de l’Environnement qui se bat pour l’environnement. Comment ose-t-elle? » a ironisé Bert Wollants.

L’ex-ministre de l’Energie, Marie-Christine Marghem (MR) a accusé la ministre d’esquiver les questions fondamentales qui se posent en termes de sécurité d’approvisionnement. « Vous avez fait des pirouettes », a-t-elle affirmé. « C’est vous qui faites des pirouettes », a répliqué Samuel Cogolati (Ecolo) en invoquant des déclarations de la députée MR alors qu’elle était ministre et qu’elle préparait le CRM.

« Nous devons garder la tête froide. Il faut garder une approche sereine et sérieuse, qui dépasse les dogmatismes. Il y a une obligation de résultat qui s’impose à nous », a demandé de son côté Malik Ben Achour (PS).

La ministre n’a pas voulu anticiper la suite du dossier. Il sera étudié et discuté au sein du gouvernement. « Dans ce dossier, je suis une technocrate », a-t-elle ajouté. Le trajet défini dans le cadre du CRM reste tel qu’il est. L’exploitant – Engie Electrabel – dispose de voies de recours. Des possibilités existent également au sein du dispositif CRM pour pallier des problèmes d’octroi de permis. « Un permis dans ce pays, c’est toujours un défi », a encore dit Mme Van der Straeten.

Contenu partenaire