Mélanie Geelkens

Une sacrée paire odorante par Mélanie Geelkens: « avec quoi s’astiquent-elles donc la « zone », ces dames? » (chronique)

Mélanie Geelkens Journaliste, responsable éditoriale du Vif.be

Les femmes se lavent-elles tous les jours? Les dents, oui à 97%. Le visage, à 95%. Le corps et la « zone intime », c’est un peu moins reluisant: 79%. Avec quoi s’astiquent-elles donc la « zone », ces dames? Avec des « produits spécifiques », pour 8 répondantes sur 10. Des substances suceptibles de nuire à leur santé.

Les femmes se lavent-elles tous les jours? A question cruciale, moyens ambitieux: un sondage, carrément. Auprès de mille Belges, autant y aller franchement. Donc: les dents, oui à 97%. Le visage, à 95%. Le corps et la « zone intime », c’est un peu moins reluisant: 79%. L’enquête (commanditée par une marque de savons « d’hygiène intime » et diffusée en janvier dernier) poursuit alors plus avant. Avec quoi s’astiquent-elles donc la « zone », ces dames? Avec des « produits spécifiques », pour 8 répondantes sur 10. L’ étude pousse même la rigueur scientifique au point de mentionner que les heavy users sont plutôt wallonnes et que celles qui se contentent d’eau fraîche vivent essentiellement côté flamand.

8 femmes sur 10 se tartinent l’entrejambe de substances susceptibles de nuire u0026#xE0; leur santu0026#xE9; en provoquant su0026#xE9;cheresse, irritations, mycoses, crevasses…

Voilà qui est intéressant. Si, si, vraiment. Fascinant, même, comme le marketing a pu créer un besoin imaginaire en complexant celles que la nature a dotées d’un vagin. Ce recoin humide, gluant et par conséquent un brin odorant. C’est naturel et, pour les principales concernées, finalement peu dérangeant, le nez ayant l’arrangeante particularité de se situer somme toute assez loin dudit recoin. C’est sans doute plus incommodant pour celles et surtout ceux qui, occasionnellement, y aventurent la partie inférieure de leur visage.

Déjà que ces gentils messieurs font l’effort de ne pas se concentrer sur leur unique satisfaction… Alors faut que ça fleure la rose, Mesdames! Que ça ne sente pas, ou mieux: que ça sente bon. L’industrie pharmaceutique (hautement masculine comme toute industrie qui se respecte) s’est donc employée à concocter une lotion magique. Plus propre que l’eau, plus efficace que le savon: le « produit intime ». Tueur de bactéries, anéantisseur d’odeurs.

Cauchemar des gynécologues. Car ingrédient incontournable de la recette des moules aux champignons. Cette médecin répète à ses patientes une formule marquante, bien que quelque peu infantilisante: tout ça, ce sont des « décape nounous ». Le vagin a la capacité incroyable de se nettoyer lui-même. Même l’habituel gel douche est trop agressif. Vive l’eau! Juste l’eau. Evidemment, ça se vend moins bien en tubes.

Donc 8 femmes sur 10 se tartinent l’entrejambe de substances susceptibles de nuire à leur santé en provoquant sécheresse, irritations, mycoses, crevasses… Pour « se sentir fraîches », raison majoritairement évoquée dans le sondage précédemment cité. C’est déjà pour ça que les déodorants avaient été inventés, ou en tout cas comme ça qu’ils avaient été vendus, dans les années 1970: pour que les aisselles féminines n’importunent pas les narines masculines. « A vue de nez, il est 17 heures », avait pour slogan une affiche de Dédoril datant de 1971, sur laquelle un type en costard s’irritait du bulbe olfactif à cause d’une femme qui levait le bras en arrangeant un tissu. Forcément, lui, en fin d’après-midi, il fleurait le muguet.

Ah oui mais les odeurs masculines sont tolérées, elles. Un gars qui fouette, c’est un gars qui s’active, c’est normal. Personne ne s’offusque des auréoles sous leurs bras. D’ailleurs, aucune firme pharmaceutique n’a jamais eu la riche idée de mettre au point un savon spécial pour « l’hygiène masculine ». Genre Lactacyd Mascula ou Saforil. Déjà qu’ils se lavent le corps et les cheveux avec le même gel douche! Pourtant, toute qui a déjà plongé le nez dans leur « zone intime » confirmera qu’il n’est pas rare qu’un fumet plus ou moins incommodant en émerge. Sauf que le marketing et l’industrie n’en ont jamais fait quelque chose de complexant.

Faire un bébé chez Solvay

Depuis le 1er janvier dernier, le groupe chimique Solvay a instauré pour son personnel le congé de parentalité de 14 à 16 semaines. Pour les mères, forcément, mais aussi pour les pères ou les coparentes! Payé par l’entreprise. La multinationale basée à Bruxelles entend ainsi soutenir les femmes aux différents moments clés de leur carrière. De nombreuses études ont en effet démontré qu’elles avaient tendance à décrocher après la naissance d’un enfant. En offrant la possibilité aux pères de prendre un congé équivalent, l’objectif est que les mères se sentent soutenues au quotidien et ensuite mieux armées pour reprendre le boulot. En attendant que l’Etat belge décrète un congé parental à durée équivalente pour toutes et tous…

Les présentatrices? Pas en prime time!

Le vendredi 22 janvier, Alessandra Sublet présentait sur TF1 l’émission Le Grand Concours. Cela faisait… sept mois qu’une femme n’avait pas tenu seule les rênes d’un programme phare sur la chaîne privée. Si la télévision (française comme belge) se féminise d’année en année, les postes clés des prime time, horaires les plus regardés, restent des bastions masculins, analyse Le Parisien. Qui cite, en off, des producteurs affirmant qu’il existerait trop peu de candidates compétentes. Et si le problème venait plutôt des producteurs et directeurs, quasi exclusivement des hommes?

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femmes sur 129 nommées (soit 31%): voilà le bilan genré des César 2021, qui seront décernés le 12 mars prochain. Hors catégories meilleurs acteurs/actrices et meilleurs espoirs, forcément paritaires. Pas si mal, mais pourrait mieux faire: quatre catégories ne comportent même pas une nomination féminine (musique, film étranger, photo et décors). L’inverse n’est vrai que pour… les costumes. Les fringues, un truc de bonnes femmes.

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