Des migrants secourus au large de la Libye.

Une résolution pour que la Belgique s’engage dans un mécanisme de répartition des migrants

La commission des Relations extérieures de la Chambre a approuvé mercredi une proposition de résolution d’Ecolo-Groen appelant le gouvernement fédéral à rejoindre un plan de répartition des migrants secourus en Méditerranée tel que prévu par « l’accord de Malte ». Le texte des Verts a reçu le soutien du PS, du sp.a, du MR, du CD&V, du PTB et de Défi.

Un « pré-accord » avait été dégagé à Malte en septembre dernier entre ce pays, l’Italie, l’Allemagne et la France, prévoyant un mécanisme temporaire de répartition des migrants secourus en mer et débarqués dans des ports maltais ou italiens.

Cette répartition doit permettre de soulager le premier pays d’arrivée et de répartir la charge de l’accueil et du traitement des demandes d’asile. C’était l’une des principales exigences de l’Italie et de Malte, qui durant l’année ont plusieurs fois refusé d’ouvrir leurs ports à des navires humanitaires ayant récupéré des migrants en détresse en mer. Le cas emblématique du Sea Watch 3, bloqué en mer pendant plus de deux semaines en juin dernier, a notamment été très médiatisé.

La résolution adoptée mercredi demande au gouvernement fédéral de « soutenir le plan italien de répartition » des migrants secourus et vise à conduire la Belgique « à soutenir cet accord dit ‘de Malte' », selon un communiqué de presse Ecolo.

Le texte précise que la Belgique devrait offrir de devenir partie prenante à l’accord conclu en septembre par l’Italie, l’Allemagne, la France et Malte, et déclarer sa volonté de principe d’accueillir une partie des migrants secourus.

« La proposition italienne de répartir ces naufragés entre les différents pays européens est très pertinente et nous avons estimé que la Belgique ne pouvait pas rester à la traîne à ce sujet », indique le député Simon Moutquin (Ecolo), porteur de la résolution.

« D’un point de vue humanitaire, nous ne pouvions pas hésiter. (…) Le droit international est également clair sur ce point: on ne laisse pas des humains se noyer. Mais ne pas laisser les pays de destination, tels que l’Italie, la Grèce ou Malte, affronter seuls les difficultés consécutives à ces sauvetages relève tout autant du bon sens. Il est logique, normal et salutaire que, via cette majorité parlementaire, un pays comme la Belgique, avec sa forte tradition de solidarité, soutienne cette initiative européenne émergente ».

Le Vlaams Belang, la N-VA et l’Open Vld ont voté contre le texte. Les libéraux flamands estiment qu’un plan de répartition de quelques États seulement ne peut pas être une solution et que le problème doit être réglé au niveau européen. « La clé est dans une réforme structurelle du système d’asile européen, avec des engagements contraignants pour une répartition équitable des demandeurs d’asile entre tous les États membres ».

La N-VA renvoie quant à elle à des tweets de Theo Francken, dans lesquels l’ancien secrétaire d’État à l’Asile et la Migration estime qu’un plan de répartition est « inacceptable » tant que le règlement de Dublin n’a pas été revu.

Au niveau européen, une telle réforme est notamment bloquée par l’incapacité des États membres de se mettre d’accord sur un mécanisme structurel de répartition des migrants arrivés aux frontières et sur les côtes du continent.

Les quatre pays signataires du pré-accord de Malte en septembre n’étaient d’ailleurs pas parvenus, lors d’un Conseil des ministres de l’UE le mois dernier (8 octobre), à obtenir le soutien d’une majorité des États membres. Seule une poignée d’États s’étaient montrés ouverts, et la Belgique, représentée par les ministres Pieter De Crem (Intérieur) et Maggie De Block (Asile et Migration), s’était réfugiée derrière les « affaires courantes » pour ne pas se prononcer.

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