© SÉBASTIEN CUVELIER

Une expo privée de visiteurs à Bruxelles

L’exposition devait se tenir au Théâtre national à Bruxelles. Or, les théâtres sont fermés et ne peuvent accueillir de visiteurs.

Un artiste privé de vernissage et dont l’exposition ne sera vue par aucun visiteur: c’est la mésaventure subie par Sébastien Cuvelier, dont les photos sur l’Iran seront bientôt remballées dans leur boîte. Les musées ne sont-ils pas ouverts? Oui, mais les oeuvres de Cuvelier étaient déployées au Théâtre national à Bruxelles. Or, les théâtres sont fermés, et ne peuvent accueillir de visiteurs…

Une situation que le photographe juge « absurde », d’autant que le Théâtre national est occupé par des artistes en colère. « J’avais déplacé le vernissage de janvier à mars, dans l’idée que les scènes rouvriraient, mais voilà que le confinement joue les prolongations et que la saison touche à sa fin. Je ne peux donc maintenir mon exposition au-delà », regrette-t-il.

Dans les années 1970, l’oncle de Sébastien Cuvelier était parti explorer l’Iran, tenant un journal de son périple. Inspiré par ce manuscrit, l’artiste y est retourné plusieurs fois pour se forger sa propre image du pays. Intitulée Paradise City – paradis vient de l’ancien persan paridaida, « jardin clôturé » -, l’exposition, réalisée en partenariat avec le Musée de la photographie à Charleroi, avait pour but de créer un dialogue entre l’Iran d’avant la chute du Shah et d’aujourd’hui, « à la recherche d’une version insaisissable et onirique du paradis ».

Face à l’insaisissable des mesures, Sébastien Cuvelier se console: il exposera ses photos à partir du 24 juin prochain au Fotomuseum d’Anvers. En croisant les doigts que la pandémie ne lui joue pas un autre tour, même si, reconnaît-il, « je ne suis pas le plus à plaindre ».

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