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Une action policière franco-belge vise les embarcations de trafiquants d’êtres humains

Les services de polices belge et français ont organisé dans la nuit de mercredi à jeudi une action de contrôle conjointe dans le cadre de la lutte contre le trafic d’êtres humains, a indiqué la police fédérale dans un communiqué. L’opération visait principalement les small boats, des bateaux gonflables utilisés par les trafiquants pour transporter des migrants jusqu’au Royaume-Uni. Au total, la police belge a contrôlé près de 500 véhicules pendant l’action et huit migrants en transit ont été trouvés et interrogés par la police. Finalement, cinq d’entre eux ont été transférés dans un centre fermé.

Cette première action d’envergure ciblant ce type d’embarcation repose sur une collaboration entre la police fédérale, la police locale, la police française, le ministère public et l’Office des étrangers. L’objectif est d’intercepter les embarcations avant que des personnes ne montent à bord pour tenter la dangereuse traversée de la trentaine de kilomètres qui séparent le continent européen du Royaume-Uni.

Après avoir acheté leur matériel dans des commerces éloignés de la côte, les trafiquants le transportent jusque dans le nord de la France ou à la côte belge à bord de camionnettes, de remorques ou de caravanes. « C’est pourquoi cette nouvelle action de contrôle sera menée essentiellement sur les routes et autoroutes menant au littoral, et non exclusivement à la côte même », précise la police.

La Direction de coordination et d’appui (DCA) de Flandre occidentale de la police fédérale coordonnera l’action. La police fédérale déploiera un hélicoptère ainsi que, entre autres, du personnel de la DCA du Hainaut, de la police de la navigation, de la police de la route et du corps d’intervention de Flandre occidentale. Les polices locales – ZP Arro Ieper, ZP Spoorkin, ZP Grensleie et ZP Middelkerke – mettront en place plusieurs postes de contrôle. Les services de police français procéderont dans le même temps à des contrôles sur leur territoire. Le parquet de Flandre occidentale et le parquet fédéral seront présents sur place afin de suivre l’action. L’Office des étrangers sera également présent pour le traitement des dossiers.

En 2019, les services de police ont intercepté en moyenne 141 migrants chaque mois dans des embarcations de ce type. En 2020, ce nombre est passé à 751, soit une augmentation de 433%. La plupart des bateaux partent de France, mais le phénomène s’est également amplifié en Belgique ces dernières semaines, assure la police.

« Maintenant que le phénomène des petits bateaux a fait son apparition dans notre pays, nous devons prendre des mesures strictes pour le combattre », a commenté le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld) dans un communiqué. « Il s’agit de réseaux criminels de passeurs de migrants qui exploitent les gens sans pitié. Ils se font beaucoup d’argent et ont de nombreuses vies sur la conscience. Cette action est la première d’une longue série de mesures où nous utilisons les dernières techniques pour répertorier ces réseaux. C’est un signal clair aux passeurs que nous allons les traquer, les poursuivre et les punir. »

Pour le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Sammy Mahdi (CD&V), « c’est une guerre contre le trafic d’êtres humains : la ‘war on trafficking’. Ce phénomène devient de plus en plus professionnel et problématique. Les trafiquants d’êtres humains doivent savoir qu’ils seront punis. Ils abusent des gens. Tous les transmigrants sont informés soit des procédures possibles en Belgique soit au sujet du retour. Ils sont également informés du statut des victimes du trafic d’êtres humains. Cela leur donne la possibilité de partager des informations en toute sécurité et sans réserve. »

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