Anvers va-t-elle devoir se reconfiner pour juguler l'épidémie?

Un « embrasement épidémique » à Anvers : que disent les chiffres ?

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Sciensano, virologues, Première ministre : tous sont d’accord pour dire que la situation à Anvers est préoccupante. Mais le bourgmestre Bart De Wever s’en défend et pointe d’autres grandes villes. On fait le point sur les chiffres de l’épidémie dans la ville et la province d’Anvers.

Un « embrasement épidémique important » : c’est avec ces mots forts que la Première ministre Sophie Wilmès a qualifié la situation à Anvers après le Conseil national de Sécurité de ce lundi. Si les chiffres du coronavirus sont en hausse partout dans le pays, le principal foyer se trouve effectivement à Anvers. Et les données mises en ligne chaque jour par l’Institut de Santé publique Sciensano montrent que la situation ne va pas en s’améliorant. Lundi, Sciensano précisait que 47% des nouvelles infections de la semaine écoulée avaient été recensés dans la province d’Anvers.

Le foyer anversois

Pour les derniers chiffres disponibles, on comptabilise 711 nouveaux cas pour la ville d’Anvers sur les 7 derniers jours (plus de 1000 sur toute la province, soit le double de la semaine précédente). Ramené à la population de la métropole portuaire, cela équivaut à une incidence à 135 cas pour 100.000 habitants. À titre de comparaison, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) utilise cette donnée pour comparer les régions d’Europe et classe déjà une incidence de 20 en orange, qualifiée de « seuil d’alerte ».

On le voit d’ailleurs sur cette carte mise à jour quotidiennement par Sciensano, la province d’Anvers est depuis plusieurs jours un hotspot. Si les chiffres bruts de la commune sont incomparables à une autre commune belge, de nombreuses autres communes anversoises ont une incidence qui inquiète. Les communes de Ranst, Lint et Borsbeek par exemple, ont recensé respectivement 22, 9 et 11 cas sur leur territoire. Mais ces trois communes ont une incidence qui dépasse 100.

Si la carte ne s’affiche pas, vous pouvez la consulter via ce lien.

Comparaison avec d’autres grandes villes

Bart De Wever s’en défend. Pour lui, si la situation est si préoccupante à Anvers, c’est parce que le bourgmestre a une meilleure vue sur les chiffres que d’autres communes. « Nous avons la chance à Anvers d’avoir des contacts étroits avec des gens en première ligne. (…) Nous avons ainsi les données rapidement, plus rapidement qu’ailleurs dans le pays. (…) Le désavantage à Anvers, c’est que les foyers sont vite mis en lumière et la ville est ainsi pointée du doigt. » Le président de la N-VA pointe notamment Bruxelles : « Je me fais beaucoup de soucis pour d’autres grandes villes et sur ce qu’elles savent vraiment de la situation. »

Si l’on compare les villes de plus de 100.000 habitants grâce à l’outil de Sciensano, on constate cependant que, si de nouveaux cas sont bien recensés, la situation est loin d’être comparable à celle d’Anvers.

Un
© Sciensano

Les propos de Bart De Wever n’ont pas manqué de faire réagir les politiques des villes concernées.

https://twitter.com/chrisdefraigne/status/1288016638743371782Christine Defraignehttps://twitter.com/chrisdefraigne

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

550rich3153600000Twitterhttps://twitter.com1.0https://twitter.com/AhmedLaaouej/status/1288025200177668097Ahmed Laaouejhttps://twitter.com/AhmedLaaouej

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

550rich3153600000Twitterhttps://twitter.com1.0https://twitter.com/francoisdesmet/status/1288038510709084161François De Smethttps://twitter.com/francoisdesmet

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

550rich3153600000Twitterhttps://twitter.com1.0https://twitter.com/rudivervoort/status/1288098470616879106Rudi Vervoorthttps://twitter.com/rudivervoort

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

550rich3153600000Twitterhttps://twitter.com1.0

Si on compare l’évolution du coronavirus dans les différentes provinces et Bruxelles depuis le début de l’épidémie, on voit clairement que la province d’Anvers se détache des autres courbes ces dernières semaines.

Un
© Sciensano
Un
© Sciensano

Le profil des malades anversois

Si le coronavirus a touché ces 7 derniers jours autant les femmes que les hommes dans la province d’Anvers, certaines catégorie d’âge semblent davantage représentées. En tête, la catégorie 20-29 ans, avec 220 cas recensés pour l’instant pour la semaine 30 (du 20 au 26 juillet, les données du dimanche n’étant pas encore consolidées). Cette catégorie est suivie de près par les 30-39 ans (197 cas) et les 10-19 ans (169 cas).

Contrairement au plus fort de l’épidémie, ce ne sont pas les plus âgés qui sont contaminés, mais bien les populations plus actives. Une tendance qu’on retrouve également dans le reste du pays et qui explique, notamment, pourquoi la courbe des admissions à l’hôpital et le nombre de nouveaux cas ont un rapport plus faible qu’au mois d’avril.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire