© Belga - LOUISA GOULIAMAKI

Un défaut de paiement grec ne serait pas « catastrophique » pour les Belges

La Belgique est exposée à hauteur de 7,2 milliards d’euros à la dette grecque. Mais un défaut grec ne serait pas « catastrophique », puisque ce montant est déjà intégré à la dette belge, explique Roland Gillet, économiste et professeur à la Sorbonne et à l’ULB (Solvay). En cas de non remboursement, la dette belge diminuerait moins rapidement que prévu.

Un défaut grec entrainerait-il automatiquement une hausse des impôts ou de la TVA pour le contribuable belge? « Pas du tout », répond l’économique Roland Gillet, qui rappelle que la part de la Belgique dans la dette grecque est déjà intégrée dans la dette publique belge.

La Belgique est exposée à la suite de prêts bilatéraux, mais aussi de sa part dans le Fonds européen de stabilité financière (FESF) ou encore via la dette de la Grèce envers la Banque centrale européenne (BCE), dont une partie du défaut de paiement serait supportée par la Banque nationale de Belgique (BNB). En tout, la Belgique est exposée à hauteur de 7,2 milliards, selon les calculs de l’économiste Éric Dor (IESEG School of Management de Paris et Lille).

« Il s’agit de prêts ou de garanties », explique Roland Gillet. « Un défaut ne signifie pas que la dette augmenterait, mais plutôt qu’elle ne diminuerait pas ». Une solution qui n’est pas « merveilleuse », selon l’économiste, mais pas « catastrophique » non plus.

« On n’est pas encore au défaut », souligne-t-il. « De plus, le défaut peut tout à fait être partiel. La question est alors de déterminer son ampleur. »

Le système financier belge peu impacté

Il souligne aussi qu’environ deux tiers de la dette grecque sont détenus par le FESF, la BCE, le FMI, ou les États européens. Un tiers, donc, provient d’autres créanciers. Les 312 milliards d’euros de dette grecque sont donc à relativiser, selon lui.

Par ailleurs, la BNB estime que le système financier (institutions bancaires) belge serait relativement peu impacté par un défaut grec. La Grèce ne représente que 0,3% du commerce extérieur belge. L’exposition directe de la Belgique est donc limitée, selon la BNB.

La dette grecque s’élève à 312 milliards d’euros (à la fin du 1er trimestre 2015), soit environ 3% du PIB de la zone euro (10.100 milliards d’euros en 2014, selon Eurostat). La dette belge représente 428 milliards, tandis que la dette française grimpe à 2.000 milliards et celle de l’Allemagne, à 2.170 milliards.

La dette publique grecque représente 175% de son PIB (179 milliards d’euros en 2014). Néanmoins, la Grèce a perdu un quart de son PIB depuis 2009, ce qui explique aussi l’importance du pourcentage.

Contenu partenaire