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ULB : Souhail Chichah suspendu un mois avec maintien de salaire

Souhail Chichah estime que la sanction qu’il a reçue lundi de la commission de discipline de l’ULB est « un désaveu pour les autorités de l’université ». L’assistant universitaire est suspendu un mois avec maintien de rémunération pour avoir interrompu un débat intitulé « L’extrême droite est-elle ou non devenue fréquentable?  » le 7 février.

Le doctorant qualifie cette décision d' »effet d’annonce ». « Les autorités universitaires, qui demandaient ma révocation pure et simple, essuient un cinglant désaveu », estime-t-il. Dans les faits, Souhail Chichah était déjà suspendu, avec maintien de sa rémunération, depuis le mois de février et l’instruction relative au débat que lui et une cinquantaine de personnes avaient perturbé pour dénoncer « l’islamophobie » de Caroline Fourest, l’une des invitées, en scandant « Burqa bla bla ».

« Mon directeur de thèse avait déjà dû démissionner sous l’effet de pressions politiques », déclare Souhail Chichah. Il indique qu’il poursuivra sa thèse dans une université française ou dans une autre université belge.

Souhail Chichah pointe par ailleurs le fait que la sanction à son encontre n’aura aucun effet réel. « Cette sanction, qui n’est pas effective puisque je suis déjà suspendu depuis février, me donne en fait un mois de congé payé », commente le chercheur.

Une « sanction majeure, en rapport avec le délit » commis

Le recteur de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), Didier Viviers, a indiqué lundi soir que la suspension d’un mois infligée par la commission de discipline était une « sanction majeure, en rapport avec le délit » commis.

« J’ai toujours demandé qu’il y ait une sanction majeure. La commission de discipline pouvait prononcer une sanction mineure mais ne l’a pas fait », a expliqué M. Viviers, interrogé par l’agence Belga. « Cela signifie aussi que le grief (à l’encontre de M. Chichah, ndlr) était parfaitement fondé. La commission de discipline a prononcé une peine en rapport avec le délit », a-t-il ajouté.

Le recteur de l’ULB précise par ailleurs que la commission de discipline s’est penchée sur la jurisprudence en la matière pour prendre sa décision. « La commission de discipline a essayé de conformer sa peine au délit », a-t-il encore dit. « Une telle suspension est très rare, c’est quelque chose d’exceptionnel », a-t-il commenté.

Pour conclure, M. Vivers voit dans cette sanction « un geste fort de l’Université Libre de Bruxelles, qui considère que le fait était grave », alors que le mandat de M. Chichah touche à sa fin. « Il ne fera plus partie du corps scientifique », a confirmé le recteur, l’intéressé n’ayant pas demandé le renouvellement de son mandat.

Le Vif.be, avec Belga

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