Tueurs du Brabant : qui et pourquoi ? Le mystère n'est toujours pas élucidé. © BELGAIMAGE

Tueries du Brabant : un transfert de l’enquête en Flandre ?

Un député N-VA et un avocat flamands ont demandé dimanche d’étudier un transfert du dossier des tueurs du Brabant à une juridiction flamande si les révélations récentes concernant ce dossier et la potentielle identification d’un des membres du commando meurtrier ne sont pas suivies d’effet.

Cette demande a été formulée sur les plateaux des émissions dominicales des chaînes de télévision VRT et VTM à la fois par le député fédéral Christoph D’Haese, aussi bourgmestre d’Alost – l’une des villes visées par une attaque de la bande, qui y avaient tué huit personnes le 9 novembre 1985 lors d’une attaque contre un supermarché Delhaize – et par l’avocat Jef Vermassen, conseil des proches de l’une des victimes.

« Si on avait à l’époque envoyé aux commissariats de police le portrait robot des suspects, il (le « Géant » de la bande, ndlr) aurait vu sa propre photo », a affirmé Me Vermassen, qui s’est également montré très critique sur les méthodes de travail de la cellule d’enquête de la police judiciaire fédérale basée à Jumet.

L’avocat avait suggéré la semaine dernière qu’il connaissait l’identité de l’un des tueurs, mais qu’il n’avait pu la révéler par crainte de violation du secret de l’instruction, passible d’une peine de prison.

Il a déclaré dimanche avoir adressé au procureur général de Gand une lettre anonyme d’une personne affirmant avoir été membre de la bande des tueurs, qui a ensuite été transmise aux enquêteurs.

Lors d’une réunion avec les familles des victimes à laquelle il assistait en tant qu’avocat, Me Vermassen a demandé ce qu’il était advenu de cette lettre. Pour s’entendre dire le lendemain qu’elle n’avait pas été ouverte, a-t-il raconté dimanche.

Il s’est dès lors demandé s’il ne serait pas préférable de transférer l’enquête – initialement dirigée par le parquet de Termonde – à nouveau en Flandre.

Le ministre Geens rencontre les procureurs généraux

Le ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V), a rencontré dimanche soir en urgence le collège complet des procureurs généraux dans le cadre du dossier des tueries du Brabant, a fait savoir sa porte-parole.

Cette réunion intervient après les révélations sur l’identité présumée du « géant » de la bande des tueurs. L’individu, décédé en 2015, serait un ancien gendarme. Il s’agit d’une piste importante, selon les enquêteurs.

Ecolo et Groen demandent une réunion de la commission de la justice de la Chambre

Le groupe Ecolo-Groen à la Chambre a réclamé dimanche la convocation d’une réunion spéciale de la commission de la justice afin de faire le point sur l’enquête sur les tueries du Brabant avec le ministre de la Justice, Koen Geens, et l’ensemble des responsables judiciaires concernés.

« Nous sommes probablement face une découverte majeure dans ce dossier, 32 ans après les dernières attaques commises par les tueurs du Brabant », a affirmé le député fédéral Gilles Vanden Burre (Ecolo) à la lumière des récentes révélations concernant ce dossier et la potentielle identification d’un des membres du commando meurtrier.

« S’il s’avère que l’identification d’un des membre de cette funeste bande est confirmée, il est important que l’enquête s’accélère en vue de répondre aux nombreuses questions restées en suspens. Les familles des 28 victimes des Tueurs du Brabant attendent légitimement ces réponses avec impatience », a ajouté M. Vanden Burre dans un communiqué du groupe écologiste à la Chambre.

« Le délai de prescription a récemment été augmenté jusque 40 ans. C’est maintenant ou jamais pour vraiment révéler la vérité », a pour a part indiqué le député Stefaan Van Hecke (Groen).

Si les liens des tueurs avec l’ancienne gendarmerie et son unité d’élite sont confirmés, « il sera nécessaire d’identifier toutes les responsabilités au sein de l’appareil d’Etat et de comprendre pourquoi certaines pistes n’ont pas été mieux exploitées par les enquêteurs. Le dossier des tueurs du Brabant a déjà épuisé deux commissions d’enquête parlementaires sans livrer tous ses secrets, espérons que ces nouvelles révélations permettent enfin d’aboutir », a quant à lui déclaré le chef de groupe Ecolo-Groen à la Chambre, Jean-Marc Nollet.

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