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Trophées du vin : la Belge Sandrine Goeyvaerts à l’honneur en France

Le Vif

Pour la 5e année consécutive, la célèbre Revue du Vin de France récompense les personnes qui font rayonner le vin. La cérémonie s’est tenue ce 9 janvier au Bristol à Paris. Notre compatriote Sandrine Goeyvaerts a remporté le trophée dans la catégorie « blogues ».

Est-ce son humour omniprésent, ses références libertines ou son ton résolument décalé qui a séduit les jurés français ? Entre les boules de geisha et le vin « nature », le lien ne saute pas aux yeux : « On vous dira qu’ils ont des vertus médicales, mais ne nous leurrons pas… ». Son terrain de jeu s’appelle « La Pinardothek« , site ouvert en août 2012, sur lequel la Liégeoise de 32 ans (s’) en donne à coeur joie, entre expertise et conseils sur le vin, humour et métaphores coquines. Interview.


Le Vif/L’Express : Vous avez démarré ce blogue en 2012. Depuis, il est devenu un incontournable dans le milieu du vin. Quel est le secret de cette réussite ?

Sandrine Goeyvaerts : Aucune idée. Vraiment. J’ai démarré ce blog sur un coup de tête, enfin plutôt un coup de coeur suite à ma découverte d’un autre blog « mangiare ridere » tenu par Floriana. De la vraie cuisine italienne, de l’humour, de la passion. Je lui ai proposé de trouver des vins en accord avec ses recettes. Il fallait un lieu pour héberger ça : la Pinardothek est née.

Vous y mettez beaucoup d’humour …

J’aime pratiquer l’humour, je ne me prends absolument pas au sérieux une seconde, et je garde une liberté de ton totale en essayant d’être absolument rigoureuse quand j’explique une région ou un vin.

Vous aimez associer le vin et les images grivoises. Pour vous, vin et sensualité vont-ils nécessairement de pair ?

Non, non, c’est uniquement pour le nombre de clics (rires). En réalité, c’est toujours très spontané. Le vin (et la gastronomie) fait appel à tous les sens. Ce n’est pas qu’un plaisir intellectuel, c’est avant tout jouir dans tous les sens du terme, même le plus charnel. Surtout le plus charnel. Je n’ai rien inventé, j’aime juste laisser s’exprimer ce côté là.

Votre carrière est passionnante : sommelière, responsable du rayon boisson dans une grande surface, maintenant caviste et blogueuse. Y a-t-il une Sandrine Goyevaerts qui blogue le soir et une autre qui vend le vin pendant la journée ?

Il arrive que certains billets de blog naissent de discussions entamées à la cave ou bien, qu’en goûtant un vin, je pense à un sujet. Je ne vends que des vins que j’aime, ce qui est, j’en ai conscience, un luxe. Du coup, je n’ai jamais vraiment l’impression de travailler. Ce n’est pas génial ça ?

Quels sont les vins qui vous ont procuré le plus d’émotions ?

Il y en a des tas. Pas forcément les plus réputés, ou les plus chers. Les émotions nées tiennent aussi aux circonstances particulières, aux personnes avec qui l’on est. J’ai quelques vins fétiches, toujours liés à des périodes importantes de ma vie. J’ai avec eux un rapport de l’ordre de l’attente amoureuse : fébrile quand je les retrouve, impatiente de voir s’ils ne me décevront pas ; c’est une forme de magie à chaque fois.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite commencer à tenir un blogue sur le vin ?

Aucun vrai conseil, sinon d’écrire sur ce qu’on aime, de la façon que l’on aime. De rester humble – le monde du vin est tellement vaste qu’on ne sait jamais tout – enfin, d’être en accord avec ses principes et de se faire plaisir, toujours. Et de bosser ses titres (en 2014, promis, les miens seront moins pourris. Ou pas).

Par Fabrizio Bucella

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