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Testing : les laboratoires vétérinaires pourraient-ils prêter main-forte ?

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

La stratégie de testing est essentielle dans la lutte contre le Covid-19. Elle n’est pourtant pas encore au point en Belgique. Le gouvernement a même décidé de ne plus tester les personnes asymptomatiques afin d’essayer de désengorger la chaine. Les laboratoires vétérinaires pourraient-ils faire partie de la solution ?

Dès le 26 octobre, levif.be entame une opération visant à répondre à vos interrogations sur le covid. Aujourd’hui nous répondons une question sur le testing :

Pourquoi les labos vétérinaires ne sont-ils pas réquisitionnés pour l’analyse des tests Covid ?Ont-ils l’expertise et les machines pour analyser des tests PCR ?

Le nombre de tests effectués quotidiennement a augmenté de manière très importante ces dernières semaines afin de répondre à la demande. Ainsi, la semaine dernière, 80.000 tests ont été effectués par jour. « Les laboratoires médicaux fonctionnent à flux tendus », nous confirme Jean-Jacques Mollet, biologiste chez Vetolabo, un laboratoire privé à Namur qui regroupe un laboratoire médical et un laboratoire vétérinaire.

« Le nombre de tests effectués augmente tellement rapidement, qu’on a beau augmenter la capacité, on arrive toujours une guerre en retard. Il y a trois semaines, on faisait 30.000 tests par jours. On a plus que doublé notre capacité en l’espace de quelques jours », commente-t-il.

Les laboratoires vétérinaires pourraient-ils dès lors faire partie de la solution ?

Techniquement parlant, les tests PCR peuvent être faits par des laboratoires vétérinaires. Généralement dans les laboratoires privés, les laboratoires vétérinaires sont déjà adossés à des laboratoires médicaux. Ils travaillent donc dans les mêmes infrastructures.

Concernant le secteur public, le personnel des laboratoires vétérinaires de Sciensano met déjà à disposition son expertise, son équipement et ainsi que ses réactifs pour aider les laboratoires médicaux depuis avril.

Pourtant, mettre les laboratoires vétérinaires à la tâche ne serait pas la panacée. En effet, il y a trois étapes à mettre en oeuvre pour que la chaine de testing fonctionne de manière optimale.

  1. L’étape pré-analytique : c’est la collecte des échantillons, l’acheminement et l’encodage des demandes.
  2. La phase analytique : il s’agit d’analyser l’échantillon. Cette étape pourrait être faite par des laboratoires vétérinaires.
  3. La phase post-analytique : elle concerne la transmission des résultats et concerne une logistique propre au système médical. Il faut encoder les résultats dans des logiciels de médecin. Les laboratoires vétérinaires ne sont pas équipés pour le faire.

« Le problème est que si on a un problème lors d’une étape, cela bloque tout. Il faut que toute la chaine de testing fonctionne de manière coordonnée », nous explique Jean-Jacques Mollet.

De plus, l’engorgement du testing se fait à plusieurs niveaux :

  1. La capacité technique à répondre à la demande d’analyse : c’est un problème de ressources humaines et de matériel. Les structures vétérinaires qui ont du personnel et du matériel en suffisance pourraient apporter leur aide.
  2. Un problème d’approvisionnement en réactifs : le test en lui-même et le matériel à usage unique indispensable à la réalisation du test sont de plus en plus difficiles à trouver et les délais de livraison ne cessent d’augmenter.

On le voit, les laboratoires vétérinaires pourraient aider pour une partie des étapes du testing, mais ils se heurteraient aux mêmes problèmes que les laboratoires médicaux. « Les laboratoires vétérinaires pourraient apporter une aide bienvenue, mais elle viendrait en complément de capacités déjà existantes dans les laboratoires médicaux », conclut Jean-Jacques Mollet.

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