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« Sur 100 dossiers de viol, un seul auteur a purgé une peine de prison »

Sur 100 dossiers de viol, seul un auteur a purgé une peine de prison, relève dans La Dernière Heure samedi Danièle Zucker, spécialiste en analyse du comportement criminel, qui a soigné plus de 1.000 victimes de viol en Belgique.

Pour une étude réalisée à la demande de la Commission européenne, la Bruxelloise s’est penchée sur le traitement par la justice belge de 100 dossiers de viol. « Dans l’échantillon étudié, la moitié des auteurs est restée inconnue. Sur les 50 restants, 4 ont été jugés, 3 ont obtenu du sursis, 1 a été condamné à une peine effective. 100 dossiers de viol ? Un auteur a purgé une peine de prison ».

Elle fustige aussi les peines légères alors qu’il est « rare qu’un violeur ne récidive pas » et « qu’une femme sur cinq risque d’être violée ou au moins victime d’une tentative ».

Le viol continue selon elle d’être « banalisé par la police, la justice et le grand public », déplore la spécialiste qui parle d’un mauvais signal à la société. Elle observe aussi que les victimes de viol sont encouragées à porter plainte et que cela fonctionne plutôt bien. « Mais les condamnations ne suivent pas. C’est pervers : dire aux victimes de porter plainte et ne pas réserver de suites pénales », affirme-t-elle.

Le problème, pour Danièle Zucker, est que les gens voient le viol comme l’aboutissement d’un jeu sexuel qui aurait mal tourné. « La victime avait bu, était provocante, portait un décolleté trop ceci, une jupe trop cela¿ Les études montrent que 40 % des Belges sont prêts à chercher des explications du côté de la victime. Stop, SVP ! Le viol n’a rien à voir avec la sexualité. Le viol tourne toujours autour d’une tout autre constante : le pouvoir. »

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