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Students for Climate: « La protestation ne peut que grandir »

Le Vif

Les élèves qui « brossent » les cours le jeudi pour manifester leur inquiétude au sujet du climat sont, depuis cette semaine, soutenus également par des étudiants du supérieur (universités et hautes écoles). Des sections locales « Students for Climate » se sont ainsi formées dans des villes universitaires du pays, pour marquer ce soutien.

Les initiateurs des jeudis pour le climat, dont la jeune Flamande Kyra Gantois (19 ans), qui a véritablement lancé le mouvement en Belgique avec Anuna De Wever, affirment d’ailleurs vendredi que c’est le cas dans chaque ville universitaire du pays. Le message est clair: il est attendu que des étudiants du supérieur se joignent désormais chaque jeudi aux écoliers à Bruxelles, pour manifester leur volonté d’une politique bien plus ambitieuse pour le climat. La fin de la période des examens tombe à pic dans cette optique.

Avec Kyra Gantois, le jeune Bakou Mertens a été bombardé « porte-parole » des « Students for Climate », qui se présentent également sous le sigle « S4C ». Vendredi lors d’une conférence de presse tenue dans une salle de la VUB, l’université libre néerlandophone de Bruxelles, ils ont présenté leur mouvement et son « manifeste ». Ils font volontiers référence à la détermination de la toute jeune Suédoise Greta Thunberg, désormais connue pour se poster tous les vendredis face au parlement suédois et également pour son déplacement (en train) jusqu’au Forum économique mondial de Davos cette semaine, où elle comptait interpeller sans détour les décideurs et pointures économiques mondiaux.

« Nous voulons d’ores et déjà appeler les élèves à continuer (leur mobilisation, NDLR): ne vous laissez pas intimider par les doigts accusateurs, par les vieux aigris qui demandent ce que vous entreprenez vous-mêmes en faveur du climat », a adressé Bakou Mertens comme message aux jeunes. « C’est une question de politique, de mesures structurelles », indique-t-il. « La protestation ne peut que grandir ».

S4C a résumé en 5 points ses revendications, versées dans un manifeste pour le climat dans l’introduction duquel on peut lire « nous n’en sommes qu’au début de ce mouvement international (…) prêt à défier le vieux monde pour imposer un nouveau vivre-ensemble qui soit durable ». La « génération climatique » dont font partie les étudiants demande, en premier point, que le monde politique « écoute les scientifiques ». « Mettez en place un plan climatique ambitieux et contraignant qui limite le réchauffement climatique à 1.5° Celsius » (par rapport aux niveaux pré-industriels), indique le texte. Cette limitation du réchauffement correspond à l’objectif idéal fixé dans l’Accord de Paris adopté dans le cadre de la COP 21 en décembre 2015, entre autres par la Belgique, un objectif dont il apparait de plus en plus clairement qu’il sera impossible à rencontrer si l’on reste dans la trajectoire actuelle. Le principal outil d’un tel effort est de limiter l’émission de gaz à effet de serre: « Mettez une loi climatique en place qui passe au-dessus des autres lois pour que la Belgique devienne neutre en carbone avant 2050 », poursuit le texte.

« Développez un plan cohérent » est d’ailleurs la deuxième demande adressée aux politiques belges. « La Belgique est un pays qui compte quatre ministres climatiques, mais sans aucune vision sur le climat », constate le mouvement, qui demande logiquement que l’on arrête de… se renvoyer la balle entre ministres.

La transition écologique devra par ailleurs être « sociale », notent les initiateurs dans le 3e point. Autrement dit: « pas de taxes injustes » touchant les personnes les plus pauvres, il s’agit de faire payer « les gros pollueurs ».

Finalement, les deux revendications restantes sont d' »impliquer » la jeune génération dans la politique menée, en lui laissant un espace d’expression, et d’agir aussi dans la « solidarité internationale », plus particulièrement avec le « sud », soit les pays plus pauvres qui sont davantage touchés actuellement par les conséquences déjà bien concrètes du réchauffement.

Si les revendications avancées ne sont pas des mesures très précises, c’est une volonté: « Nous ne sommes pas des experts du climat », rappelle Bakou Mertens. « Il y en a déjà suffisamment, qui ont d’ailleurs imaginé et transmis des mesures » à implémenter. « Nous demandons simplement aux politiques de les écouter, justement, et de faire quelque chose ».

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