© Belga Image

« Stop à l’islamisation », un délit?

Par Astrid Roelandts, Het Laatste Nieuws, le 28 mai 2021.

Une bannière « Stop à l’islamisation » avec des dessins de femmes voilées. Des membres de l’organisation d’extrême droite Voorpost méritent pour cela six mois de prison, de l’avis d’un juge malinois. Que cette bannière ait été bassement populiste et de mauvais goût n’en fait pas encore un délit. Si un groupe veut protester contre ce qu’il ressent comme une islamisation de la société, devons-nous pour autant le restreindre? Remplacez islamisation par un autre mot – politiciens corrompus – et vous aurez la réponse.

Le discours de haine est naturellement punissable, encore faut-il qu’il incite consciemment et méchamment à la haine ou à la violence. Aussi ténue soit la ligne, ce n’est ici pas explicitement le cas. Nous pouvons effectivement craindre que quelqu’un en tire des conclusions et appelle à sa manière à arrêter l’islamisation redoutée, c’est le contre-argument classique. Ce n’est pas parce qu’il peut y avoir des liens que l’un est la conséquence directe de l’autre. Un fou ou un individu dérangé peut passer à l’action pour des tas de raisons. C’est pourquoi la liberté d’expression ne doit pas être radicalement revue. Ou bien allons-nous prochainement sanctionner des slogans comme « halte à la francisation »? […]

Mais si, dans la pratique, la barre des poursuites est soudainement baissée, nous percevrons cela, en tant que société, comme de nouveaux délits. Le risque existe que des provocations soient mises dans le même sac que des menaces telles que celles exprimées à l’encontre de Marc Van Ranst. Il est apparu cette semaine que cette crainte n’était pas infondée: tout dépend du juge qui vous fait face.

Le titre est de la rédaction

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire