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Station Clémenceau fermée le dimanche : « le problème de sécurité n’est pas neuf »

La SA Abattoir, organisatrice des marchés à Cureghem (Anderlecht), regrette la fermeture pour le troisième dimanche d’affilée de la station de métro Clémenceau, alors que, « depuis le mois de novembre (et le relèvement du niveau de la menace à son maximum en Région bruxelloise), le climat économique est fragile ».

Le porte-parole de la SA Abattoir rappelle aux autorités compétentes qu’il est demandeur depuis plusieurs années de « solutions structurelles à un problème de sécurité qui n’est pas neuf ». La Stib dit faire tout son possible vu les circonstances, après les attentats qui ont secoué la capitale le 22 mars dernier.

La station de métro Clémenceau a une configuration assez étroite et n’a pas été conçue pour accueillir une forte affluence de voyageurs. Or, « il y a pas moins de 80.000 utilisateurs qui transitent par Clémenceau lors des trois jours de marché hebdomadaires aux Abattoirs », indique lundi à l’agence Belga Paul Thielemans, porte-parole de la SA Abattoir.

Afin de gérer le flot d’usagers et de réduire le risque, la société de transports en commun bruxelloise mobilise en temps normal chaque dimanche 60 équivalents temps-plein. « Nos agents veillent à ce qu’il n’y ait pas trop de monde sur les quais et dans les escalators », souligne Françoise Ledune, la porte-parole de la Stib. Elle ajoute que, depuis le funeste 22 mars, la situation du réseau n’est pas encore revenue à la normale.

« Nous nous trouvons toujours dans un scénario post-attentats et il n’est pas possible à l’heure actuelle de dégager autant de personnel pour le marché dominical d’Anderlecht. Cela dit, une solution alternative a été prise, qui est d’ouvrir plusieurs portes à Delacroix. La station ne se situe qu’à 600 mètres à pied des Abattoirs. »

La Stib demande en outre de faire sortir les visiteurs par la grande porte située entre les deux taureaux et non pas par celle sur le côté. « Cela permet de réguler de manière naturelle le flot de visiteurs ».

Les organisateurs du marché, qui déplorent une chute de 25% du nombre de clients, demandent que davantage d’investissements soient faits dans le quartier. Ils proposent notamment de sécuriser la station Clémenceau avec des portes palières. « C’est prévu dans le plan d’investissement de la Stib, mais ça coûte cher et ça ne se fait pas un jour », rétorque Françoise Ledune.

Paul Thielemans propose par ailleurs de faire un passage sous-terrain depuis la station vers les Abattoirs. Ce à quoi, la Stib répond que « ce n’est techniquement pas possible car il y a un conducteur pour les égoûts ». Une troisième solution structurelle a encore été proposée par les Abbatoirs, à savoir faire une passerelle reliant la station Delacroix aux Abattoirs.

La Stib renvoie ici la balle à Bruxelles-Mobilité, qui la renvoie au cabinet de Pascal Smet, chargé de la Mobilité et des Travaux publics à Bruxelles et qui n’a pas donné suite à la demande d’informations faite par Belga. La SA Abattoir souhaite plus que tout éviter une fermeture complète du métro qui a, selon son porte-parole, un impact économique énorme pour les commerçants de la zone du canal. La Stib dit faire son possible vu l’actualité.

« Les Abattoirs ont aussi des cartes en main en attendant que la situation à la Stib ne revienne à la normale. Pourquoi ne pas réitérer, par exemple l’expérience du petit train ? », a notamment lancé Françoise Ledune.

Le week-end du 9-10 avril, deux petits trains touristiques avaient en effet été mis en place par la SA Abattoir afin d’assurer la navette entre la Gare de l’Ouest et le marché.

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