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Sierre: les quotidiens belges assument la publication des photos des victimes

Les rédacteurs en chef respectifs du Nieuwsblad et Het Laatste Nieuws, Liesbeth Van Impe et Paul Daenen, assument leur choix d’avoir publié dès jeudi les photos de victimes de l’accident de bus.

Les deux chefs de rédaction évoquent un « hommage » aux victimes. Côté francophone, L’Avenir a voulu « mettre un visage » sur les victimes, à la veille du deuil national de ce vendredi.

Paul Daenen (HLN) ne comprend pas le débat. « Je n’ai pas à me défendre. Cette discussion a été lancée par les partisans d’une pensée ‘politiquement correcte’. Je ne les entends pas se plaindre lorsque les journaux présentent des images horribles d’enfants syriens. » Le rédacteur en chef ajoute que les photos utilisées par son journal sont publiques. « Elles figurent notamment sur internet et sont accrochées devant les écoles, où tout le monde peut les voir. Ce que nous avons fait, c’est rendre un hommage digne aux victimes. »

Lors d’un tel drame, on sent que tout le pays est touché, enchérit Liesbeth Van Impe (Nieuwsblad). « En tant que journaliste, un certain nombre de considérations sont à prendre en compte. Nous avons tenté de saisir l’émotion avec sobriété et sérénité. » La rédactrice en chef justifie également la publication des photos en rappelant que celles-ci étaient disponibles publiquement sur internet.

« Si les journalistes disposent du droit à informer, ce dernier n’est pas illimité », rappelle le Conseil de déontologie journalistique. « Les journalistes ont une responsabilité sociale et doivent notamment tenir compte de la conséquence de la diffusion d’informations ou de photographies. L’intérêt public n’est pas l’intérêt du public. Il convient enfin de s’intéresser à l’origine des photos », souligne le CDJ, qui dénonce la pratique visant à puiser des photographies sur Facebook ou des blogs.

Côté francophone, La Dernière Heure rappelle que les photos diffusées jeudi étaient floutées. Le Soir, après avoir mené un débat notamment avec le Conseil de déontologie journalistique, a décidé de ne pas publier de photos jeudi. En ce qui concerne leur publication dans l’édition de vendredi, « les photos avaient atteint un tel degré de publicité que le débat ne se posait plus de la même manière », explique le directeur-rédacteur en chef, Didier Hamann.

L’Avenir, qui a publié plusieurs photos de victimes sur son site dès jeudi, estime qu’il était important, « à la veille d’un deuil national, de mettre un visage sur ceux à qui sera rendu un hommage ce vendredi (…). Cela nous paraissait sain », estime le rédacteur en chef, Thierry Dupièreux, dans un commentaire. Le rédacteur en chef de Sud Presse, qui avait publié plusieurs photos des enfants dans ses éditions de jeudi, n’a pu être joint par l’agence Belga vendredi soir.

LeVif.be, avec Belga.

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