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Sharia4Belgium : 48 perquisitions et 6 arrestations

Le Vif

Quarante-huit perquisitions ont été menées mardi dans le cadre d’une vaste opération liée au mouvement radical islamiste Sharia4Belgium à Bruxelles, à Charleroi, dans le Brabant flamand et en région anversoise, a annoncé le parquet fédéral lors d’une conférence de presse.

Six personnes, dont l’ancien porte-parole Fouad Belkacem, ont été privées de leur liberté. Fouad Belkacem qui purge une peine sous surveillance électronique, a été appréhendé mardi sur base de nouveaux éléments. Parmi les autres suspects interpellés, figure une personne blessée au combat en Syrie. Aucune arme, ni explosif n’a été retrouvé lors de ces perquisitions. Les policiers ont saisi en revanche des ordinateurs, des GSM ainsi que de l’argent. Au total, 225 policiers ont été mobilisés. L’opération judiciaire s’inscrit dans le cadre d’une instruction pénale fédérale en matière d’infractions à la législation anti-terroriste, menée par le parquet fédéral et le parquet d’Anvers. L’instruction judiciaire vérifie si le groupement de fait Sharia4Belgium est une organisation terroriste, tel qu’incriminé par le Code pénal belge. L’enquête, initiée il y a plus d’un an, a été menée discrètement et de manière ininterrompue afin de mettre au jour la structure, les activités et l’idéologie des membres de Sharia4Belgium, en Belgique et à l’étranger, principalement en Syrie.

L’instruction met en lumière des éléments permettant de penser que le cadre de référence idéologique et militant de Sharia4Belgium est le salafisme djihadiste, la branche la plus fondamentaliste qui prône la violence pour atteindre ses objectifs, explique le parquet fédéral. « Des éléments de l’instruction semblent démontrer que Sharia4Belgium s’est fixé pour objectif, dès sa création, de renverser les régimes démocratiques existants et de les remplacer par un État islamiste ».

L’instruction tend à démontrer que Sharia4Belgium ferait partie d’un mouvement djihadiste international plus large. Les activités de Sharia4Belgium vont « du recrutement à la dispense d’entraînements poussés, de l’organisation d’actions violentes en Belgique et de la participation active à la lutte armée à l’étranger », ajoute le parquet.

L’instruction porte actuellement sur 33 personnes originaires d’Anvers et de Vilvorde, se trouvant en Syrie ou qui sont en train de s’y rendre. Parmi les actions violentes menées en Belgique, le parquet cite le contrôle d’identité d’une femme portant le Niqab le 31 mai 2012 et les incidents qui ont suivi à Molenbeek-Saint-Jean, ou encore les troubles liés au film « Innocence of Muslims » les 15 et 16 septembre 2012 à Borgerhout et à Bruxelles, « auxquels Sharia4Belgium semblerait avoir participé ».

D’après le parquet, Sharia4Belgium est actif également à l’étranger. Depuis août 2012, plusieurs membres se sont rendus en Syrie, « manifestement pour participer à la lutte armée ».

« Il y a des indications permettant de qualifier Sharia4Belgium de mouvement terroriste’

L’enquête judiciaire menée par le parquet fédéral et le parquet anversois sur le mouvement radical islamiste Sharia4Belgium a fourni suffisamment d’indications permettant de décrire le mouvement comme mouvement terroriste, a déclaré le porte-parole du parquet d’Anvers, Paul Vantigchelt, lors d’une conférence de presse sur les nombreuses perquisitions menées ce mardi. L’enquête judiciaire a débuté en février 2012. « Le but était de déterminer si le mouvement Sharia4Belgium était ou non un mouvement terroriste et si les personnes qui en font partie participent ou non aux activités du groupe ou si elles ont un rôle dirigeant dans l’organisation », a expliqué Eric Van Der Sypt, porte-parole du parquet fédéral.

Après plus d’un an d’enquête les choses semblent claires pour le parquet. « Nous avons suffisamment d’indications pour déclarer que les membres de Sharia4Belgium participent aux activités d’un mouvement terroriste, et ce mouvement terroriste est Sharia4Belgium », ajoute Paul Vantigchelt, porte-parole du parquet anversois, qui précise toutefois que la qualification définitive du groupe revient au juge.

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