L'avocat Sébastien Courtoy. © Belga - LAURIE DIEFFEMBACQ

Sébastien Courtoy, le Vergès des islamistes

Mehdi Nemmouche, le seul suspect de l’attentat du Musée juif de Belgique, il y aura un an ce dimanche, s’est choisi comme avocat Sébastien Courtoy, la star des détenus islamistes de Bruxelles. Portrait d’un avocat anticonformiste sulfureux.

Le dimanche 17 mai, Dieudonné était gratifié par l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam) d’une cote de trois sur quatre sur l’échelle du risque de trouble à l’ordre public. L’arrêté du bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Yvan Mayeur (PS), interdisant au rusé polémiste de se produire à la faveur d’un défilé de mode bidon faisait aussi défense de lui manifester du soutien ou de l’opposition. Dieudonné est un multirécidiviste de l’incitation à la haine raciale, antisémite notoire. « On nous fait constamment des cadeaux, s’ébahit son avocat, Sébastien Courtoy. Et le pire, c’est qu’ils ne s’en rendent même pas compte. Violation de la liberté d’expression, deux poids deux mesures… Je suis persuadé fondamentalement que ce n’est pas la bonne approche. »

Drôle de personnage, Sébastien Courtoy. Anticonformiste, célinien par sa gouaille débridée et son absence de tabous. Un « Don Quichotte anti-juif », qualifie un confrère bruxellois. Fasciné par les patronymes juifs, il les déforme expressément. Repère les origines. En 2006, il avait vu la main du Mossad, le service secret israélien, dans l’innocent appel téléphonique que lui avait passé une institutrice de 54 ans qui reprochait à son ancien élève de défendre des islamistes. Il demanda une protection rapprochée.

Dans le dossier de la tuerie du Musée juif de Belgique, le 24 mai 2014, il intervient comme avocat de Mehdi Nemmouche, dont il dit mystérieusement : « Il sait ce qui s’est passé. Il le dira à la cour d’assises. Sa version colle avec les éléments du dossier. » Ce petit délinquant qui était suivi depuis vingt ans par les services sociaux et de police français ne se serait jamais distingué par un quelconque antisémitisme. « Alors, pourquoi avoir choisi des cibles juives ? » A demi-mots et tout en se défendant de tout  » complotisme intergalactique », Courtoy évoque les services secrets israéliens. Il agite simplement d’autres pistes que celles suivies par la juge d’instruction Berta Bernardo-Mendez.

Le procès d’assises pourrait, selon Courtoy, se tenir avant la fin de l’année 2016. Pour lui, pas seulement pour son client, ce sera l’heure de vérité. Une défense de rupture à la Jacques Vergès, du nom de l’avocat français qui s’identifiait totalement à ses causes, y compris les moins sympathiques (Klaus Barbie, Carlos), ferait assurément le buzz.

Le dossier dans Le Vif/L’Express de cette semaine. Avec :

  • ses pistes
  • la stratégie du doute
  • la star des milieux islamistes

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