Carte blanche

Se réapproprier ses datas

Avec le nouvel épisode de fuite de données orchestrées par Facebook et la société Cambridge Analatyca, le débat sur la réappropriation et sur l’appartenance de nos données laissées sur internet devrait être mis à l’ordre du jour du calendrier de nos responsables politiques.

Certains l’ont appris avec stupéfaction, d’autres s’en doutaient déjà, mais il est devenu évident que l’ensemble de nos faits et gestes sur le net sont scrutés tous les jours par les gestionnaires de nos boîtes mails, nos réseaux sociaux favoris et autres sites internet enregistrant et traquant nos activités, nos publications et nos identités. Le nouvel or noir de la société est produit tous les jours par notre simple utilisation quotidienne d’internet et des réseaux sociaux.

Au-delà du piratage ou de l’appropriation de nos données par une tierce entreprise du web, se pose aussi la question de l’utilisation des données personnelles via l’envoi de publicités qui ciblent l’utilisateur. Par exemple, après avoir réservé un billet d’avion pour rejoindre une ville, toutes les publicités affichées concernent des hôtels appartenant à cette ville elle-même.

Nous sommes devenus les premiers complices de l’appropriation de nos données personnelles. Cependant, nous ne touchons pas d’avantage de ces données personnelles que nous les fournissons malgré nous. Et pour cause, nos données constituent la principale ressource à l’origine des rémunérations des plateformes comme les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Appel) ou encore les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi).

Avec la révolution industrielle, la société a introduit le droit de propriété intellectuelle ; la révolution numérique nous pousse plus que jamais à réfléchir sur l’introduction d’un droit de propriété sur les données personnelles.

Ce droit de propriété sur nos données nous permettrait d’avoir le contrôle sur l’utilisation de nos données par les géants du Web et par cela, nous responsabiliser aussi dans notre manière de voyager sur le Web.

Ce droit sur la propriété des données nous amènerait aussi à discuter sur la monétisation de nos données personnelles. Il ne faut pas croire que nous sommes assis sur un trésor qu’il nous suffirait de ramasser. Le fait que les géants du Web monétisent nos données massivement ne veut pas dire qu’elles ont une vraie valeur individuellement et qu’ils soient prêts à payer pour ces données en réduisant leurs profits. Cependant, certaines de nos données que nous produisons ont une valeur monétaire et il faudrait, dès lors, permettre que le citoyen puisse en retirer un certain profit (utilisation gratuite de site, monétisation de la donnée…).

Enfin, cette affaire nous rappelle qu’il est plus qu’urgent de sensibiliser et d’éduquer les jeunes générations à l’utilisation d’internet et s’assurer qu’ils adoptent les meilleurs réflexes pour leur garantir une bonne protection de leur vie privée en ligne.

Nicolas HARMEL – Président DéFI Jeunes Ixelles

Secrétaire Politique Défi Jeunes

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