© Schild en Vrienden

Schild&Vrienden n’était pas un groupe à risque, ni pour la police ni pour la Sûreté

L’Organe de Coordination et d’Analyse de la Menace (OCAM) n’avait pas inscrit Schild&Vrienden dans les organisations à risque, a indiqué le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, devant les commissions de la Justice et de l’Intérieur de la Chambre. Ce groupe d’extrême droite avait toutefois déjà été remarqué par la police en 2017 et était suivi depuis la même année par la Sûreté de l’Etat. Son fondateur, Dries Van Langenhove, l’était depuis 2012, a précisé le ministre de la Justice, Koen Geens.

En octobre 2017, la police avait fait un signalement dans une banque de données à la suite des photos relatives à une manifestation postées sur Instagram. En avril 2018, l’organisation était également signalée aux côtés d’un autre groupe d’extrême-droite. Il était question d’une attitude provocatrice à l’égard d’autres organisations, en particulier de gauche, mais rien ne permettait de classer Schild&Vrienden comme groupe à risque.

Idem pour la Sûreté de l’Etat: si elle suivait l’organisation, elle n’avait toutefois aucune indication de faits punissables qui l’auraient poussée à utiliser certaines méthodes particulières de recherche, notamment l’infiltration de groupes secrets sur les réseaux sociaux.

Les deux ministres jugent que l’arsenal législatif actuel suffit pour contrôler et poursuivre de tels groupes.

Leur réponse n’a toutefois pas apaisé une opposition très remontée. Aux yeux de plusieurs parlementaires, Schild&Vrienden, qui s’inscrit dans le nouveau courant identitaire qui se manifeste un peu partout en Europe et aux Etats-Unis, est une organisation dangereuse. La menace que représente ce nouveau courant d’extrême-droite n’est pas prise suffisamment au sérieux. Le PS a lancé des accusations très dures à l’égard du gouvernement, et de la N-VA en particulier. « Avec M. Jambon, l’extrême-droite a de beaux jours devant elle, mais ces beaux jours seront des jours tragiques pour l’histoire du pays », a averti le chef de groupe, Ahmed Laaouej.

Le ministre de la Justice et son parti, le CD&V, ont appelé à la modération dans le discours public. « C’est le ton de la modération qui donne de la force », a assuré M. Geens.

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