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Sauver Knokke, pour mieux noyer La Panne: le nouveau plan pour sauver la Côte

Muriel Lefevre

Avec les changements climatiques, le niveau des eaux risque de monter d’un mètre le long de la côte belge d’ici 2100. Pour la protéger, plusieurs projets sont à l’étude. Néanmoins, le dernier plan en date est plutôt drastique. Il est question de laisser inonder La Panne, Coxyde, Furnes, Nieuport et Middelkerke.

Sacrifier les communes à l’ouest d’Ostende pour les rendre à la nature en laissant l’eau les envahir est l’un des quatre scénarios de l’étude « Metropolitaan Kustlandschap 2100 » qui est actuellement menée par les autorités flamandes (avec entre autres le service des travaux publics et la régie des bâtiments). Cette étude a pour but d’envisager ce qui pourrait se produire au littoral belge en cas de montée des eaux et de prendre les mesures nécessaires pour contrer cet inexorable phénomène.

L’option la plus extrême

Concrètement, si cette option est choisie, en cas de grosse tempête, les vagues briseraient les dunes, puis les digues et enfin seraient retenues par la E40 entre Ostende et la France et les polders derrière elle. Dans cette option Ostende jouerait un rôle crucial avec un port plus étendu et un immense belvédère qui longerait la chaussée de Torhout sur plus d’une dizaine de kilomètres. Dans le même temps, on relèverait la hauteur des bancs de sable entre Ostende et Zeebruges et on créerait des nouvelles îles devant la côte à la hauteur de Knokke.

Le choix de condamner les communes à l’ouest d’Ostende n’est ni un hasard, ni une décision arbitraire. C’est en effet l’une des zones les moins construites de Flandre. Contrairement au triangle Ostende-Knokke-Bruges. Selon Joachim Declerck, architecte et l’un des auteurs de l’étude, cela permettrait de créer une vaste zone de paysage naturel. Un peu comme le Zwin, mais en beaucoup plus vaste. Il souligne tout de même que l’inondation de villes à l’ouest d’Ostende est le scénario le plus extrême.

Les autres options :

Une zone : une fine bande sera gardée et renforcée le long de la côte. Les eaux s’écouleront vers les polders à l’arrière.

Un archipel : différents îlots d’habitations seront maintenus le long de la côte. Les eaux s’écouleront vers les polders à l’arrière.

La mosaïque : la côte s’urbanise davantage et les polders à l’arrière sont transformés de manière artificielle en zone agricole.

« Dans d’autres possibilités, les villes de Nieuport et La Panne sont épargnées et des digues et murs renforcent leur résistance à la montée des eaux », dit-il encore. « Le but de l’étude est de mettre en exergue certaines qualités non exploitées de la Côte et de proposer des alternatives. Mais dans tous les scénarios, les communes de la Côte et les différents niveaux de pouvoirs ne pourront plus longtemps se faire concurrence. Il faudra une action groupée et une vision commune ».

Les instances concernées devraient se réunir en juin pour discuter de l’étude.

Ce n’est pas le premier projet du genre. Lire aussi : Des nouvelles îles devant Knokke ?

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