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Rio+20: le bilan belge « peu encourageant » ?

Le bilan belge sur la voie du développement durable, vingt ans après le premier sommet de la Terre à Rio, est « peu encourageant », selon une analyse publiée mercredi par l’Institut pour un développement durable (IDD) à l’occasion du sommet de Rio+20.

« Les progrès sont rares et, en tout état de cause, insuffisants par rapport à l’ampleur des défis », note l’une des chevilles ouvrières de l’institut, Philippe Defeyt, sur base de l’analyse de différents indicateurs belges. La démographie d’abord: après avoir plafonné dans la première moitié des années 80, la population belge ne cesse d’augmenter depuis 1985. Son taux de croissance annuel devrait ainsi dépasser les 50.000 unités entre 2006 et 2015, et même s’approcher des 100.000 unités par an entre 2010 et 2015.
A comportement inchangé, pareil surcroît de population entraîne inévitablement une augmentation de l’empreinte environnementale du pays, d’autant que la taille des ménages n’a cessé en même temps de se réduire, multipliant conséquemment le nombre de foyers, relève l’étude.

Second axe: la mobilité, de plus en plus individualisée. Le nombre de voitures en Belgique est ainsi passé, entre 1970 et 2000, d’un peu plus de 2 millions à plus de 5 millions. Le nombre total de km parcourus a lui été multiplié par 3,7 sur cette même période, même si l’on observe ces dernières années une stabilisation du nombre de km parcourus par habitant.

Les voitures d’aujourd’hui rejettent il est vrai moins de CO2 qu’il y a 30 ans, mais « l’augmentation tendancielle du trafic fait que les émissions totales ont continué de croître jusqu’en 2004 pour se stabiliser autour de 25 millions de tonnes depuis lors », poursuit l’étude. Celle-ci pointe également un territoire belge transformé, où l’habitat occupe une place croissante. « En 30 ans, la surface totale occupée par le résidentiel a augmenté de plus de 1.000 km&, pour dépasser les 2.500 km& en 2011 ».

Une bonne nouvelle tout de même: la production et la consommation de viande bovine -source importante de gaz à effet de serre- recule depuis 2000 chez nous. La consommation par an et par habitant y est ainsi passée d’un peu plus de 22 kg au début des années 90 à environ 18 kg en 2009, selon l’IDD. A l’analyse des nombreux rapports internationaux publiés ces dernières semaines en vue du sommet Rio+20, l’Institut qualifie enfin la situation globale en matière de développement durable d' »au mieux insuffisante, au pire (très) inquiétante ». « Alors que de nombreuses problématiques sociales s’aggravent ou sont loin d’être résolues, le risque environnemental semble avoir été sous-estimé dans son importance et dans sa rapidité à produire ses effets, le tout dans un contexte de crise où la durabilité économique et financière de notre système aussi est menacée », note-t-il.
Et les progrès enregistrés çà et là en matière de durabilité sont « moins le résultat d’une réelle prise de conscience que de la dégradation du pouvoir d’achat énergétique », avance encore l’IDD.

Avec Belga

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