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Revenus, logement, endettement… La crise covid a exacerbé les inégalités à Bruxelles

La crise sanitaire a exacerbé les inégalités sociales en Région bruxelloise en 2020 alors qu’elles étaient déjà bien marquées dans la capitale, ressort-il du Baromètre social annuel de l’Observatoire de la santé et du social de Bruxelles-Capitale publié jeudi.

Pertes de revenus, inégalités en termes de logement, risques de surendettement… le tableau dépeint par le rapport met en lumière des conséquences majeures que les mesures de restriction ont eues sur la population bruxelloise.

En Région bruxelloise, 30% de la population a subi des pertes de revenus l’an dernier, un pourcentage plus élevé que dans les deux autres Régions, souligne l’observatoire. Un constat qui contraste avec le fait qu’à l’échelle de la Belgique, le taux d’épargne des particuliers a presque doublé en 2020 en termes de pourcentage du revenu disponible.

L’appauvrissement d’une partie de la population entraîne une hausse des demandes auprès des CPAS. Les bénéficiaires d’un revenu d’intégration sociale étaient 43.481 en décembre 2020, contre 39.703 en janvier de la même année, soit une hausse de 9,5%.

Les difficultés sont encore plus aiguës pour les personnes, « nombreuses dans la Région » bruxelloise, qui ne sont pas protégées par la sécurité sociale : certains indépendants, des artistes, travailleurs précaires, étudiants, travailleurs au noir, sans-abri et sans-papiers. Ces derniers sont particulièrement présents à Bruxelles, relève l’observatoire qui indique que deux tiers des aides médicales urgentes, seul droit auquel peuvent prétendre les personnes sans papiers, ont été octroyées dans la capitale.

La crise sanitaire a aussi exacerbé les conséquences d’inégalités criantes en termes de logement. Devoir rester à son domicile alors que le logement n’est pas adéquat est bien plus ardu que lorsqu’on dispose d’espaces verts et d’un espace confortable. Or, un quart des ménages bruxellois environ vit dans une habitation jugée « inadéquate », c’est-à-dire avec des fuites, des problèmes d’humidité et/ou de pourriture. Vingt-six pour cent disposent d’un logement surpeuplé. Ce pourcentage monte à 51% pour les personnes donc le revenu est inférieur au seuil de risque de pauvreté.

Ces constats risquent d’avoir des conséquences à plus long terme, prévient l’observatoire. Perdre une partie de ses revenus, en particulier lorsqu’ils n’étaient déjà pas mirobolants, entraîne des risques d’accumulation de report de paiement et de surendettement. Les risques d’expulsion de son logement et de coupures de courant s’exacerbent également.

Alors que la Région bruxelloise est caractérisée par un niveau de pauvreté élevé et des inégalités importantes en comparaison aux deux autres Régions du pays, elle devra être attentive aux « impacts à moyen et long termes sur les publics les plus défavorisés« , avertit l’observatoire.

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