Annelies Verlinden, ministre CD&V de l'Intérieur, a fait rugir les francophones, mercredi soir. Avant de participer à une conférence orgainsée par le politologue gantois Carl Devos, son cabinet a diffusé une note dans laquelle elle prône un modèle institutionnel à '2+2', avec un statut différent pour la Région bruxelloise et la Communté germanophone aux côtés des deux autres entités, la Flandre et la Wallonie. Rien de bien étonnant: c'est la thèse du parti, chère aussi au confédéralisme de la N-VA.
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Réforme de l'Etat: la ministre CD&V de l'Intérieur irrite les francophones (analyse)

Olivier Mouton
Rédacteur en chef adjoint du Vif/L'Express
Annelies Verlinden avance un modèle avec Bruxelles comme sous-région, soit celui prôné par la N-VA. Avant de se reprendre face aux réactions outrées des francophones, mais personne n'est dupe. Le débat institutionnel sera chaud

Annelies Verlinden, ministre CD&V de l'Intérieur, a fait rugir les francophones, mercredi soir. Avant de participer à une conférence orgainsée par le politologue gantois Carl Devos, son cabinet a diffusé une note dans laquelle elle prône un modèle institutionnel à '2+2', avec un statut différent pour la Région bruxelloise et la Communté germanophone aux côtés des deux autres entités, la Flandre et la Wallonie. Rien de bien étonnant: c'est la thèse du parti, chère aussi au confédéralisme de la N-VA.Dans un premier document envoyé aux rédactions en prévision de la conférence qu'elle allait donner dans l'après-midi à l'UGent, précise l'agence Belga, le cabinet d'Annelies Verlinden indiquait que la ministre allait suggérer une réforme de l'Etat sur base d'un "modèle 2+2" avec deux entités fédérées ('deelstaten' en néerlandais, Flandre et Wallonie) et deux sous-entités ('deelgebieden', Bruxelles et la partie germanophone Ostbelgien). Le terme 'sous-entité' n'a pas été prononcé oralement par la ministre à Gand.Les réactions francophones, outrées, se sont multipliées, jusque dans les rangs de la Vivaldi. "Bruxelles est une Région à part entière avec une identité multiple qui mérite d'être respectée, souligne la coprésidente Rajae Maouane. La considérer comme une sous entité n'a pas de sens. La réforme de nos institutions ne se fera pas par presse interposée mais avec les citoyen•ne•s."Pierre-Yves ermagne, vice-Premier ministre PS, n'est pas en reste: "Il est bel et bien prévu de préparer la future réforme de l'Etat durant cette législature. Et toutes les contributions sont les bienvenues. Mais une proposition qui nie 1,3 million de Belges! Un faux départ, sans aucun doute.""Considérer Bruxelles comme une sous-entité n'est pas une option", a déclaré la vice-Première ministre MR Sophie Wilmès à Belga, ajoutant avoir pris contact avec Mme Verlinden pour exprimer son "désaccord profond". "Elle m'a indiqué que, dans son esprit, Bruxelles n'était pas une sous-entité. Dont acte."Inutile de dire que l'opposition s'en est également emparé. "La ministre de l'Intérieur de la Vivaldi propose de faire de Bruxelles une "sous-région"! Incroyable, mrtèle François De Smet, président de DéFI. Inquiétant quand on sait qu'elle est en charge des réformes institutionnelles."Suite à ce tir de barrage, dans un nouveau communiqué de presse envoyé par le cabinet mercredi soir, la ministre plaide pour un "débat approfondi sur la réforme de l'Etat dans lequel des idées telles qu'un 'modèle 2 + 2' ou un modèle 'avec quatre entités fédérées' peuvent également être discutées".Cette courte polémique témoigne du fait que le débat sur une future réforme de l'Etat, destinée à "rendre la Belgique plus efficace", sera tout sauf simple à mener. La sortie initiale d'Annelies Verlinden sur le "2+2" relaie en réalité la vision de son parti, sous la forte pression de la N-VA en Flandre (pour ne pas parler du Vlaams Belang). Récemment, lors d'une intervention à la FEB, la ministre de l'Intérieur avait insisté aussi sur le souhait de son parti de transférer davantage encore les compétences en matière de santé. L'institutionnel risque de provoquer bien des tensions, ces prochains mois.
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