© Frédéric Pauwels

Que la N-VA reprenne la main? « C’est un piège tendu aux francophones! »

Les francophones sont catégoriques: ils refusent que la N-VA reprenne la main dans les négociations, parce que ça permettrait aux nationalistes de sortir à nouveau une « note imbuvable » que les francophones refuseraient, leur faisant une fois de plus porter la responsabilité de la crise.

Que la N-VA reprenne l’initiative au terme de la mission du négociateur royal Wouter Beke serait un piège grossier, selon un responsable de parti francophone cité mercredi dans Le Soir. Le député N-VA Siegried Bracke a souligné mardi que son parti souhaitait reprendre l’initiative dans les discussions institutionnelles, jugeant avant terme que la mission de M. Beke ne pouvait plus continuer.

Le président du MR, Charles Michel, s’est dit étonné de cette sortie. « Comprenne qui pourra », a-t-il commenté. Dans les coulisses des autres partis francophones, personne ne souhaite que le parti de Bart De Wever reprenne la main. « Ce serait lui donner l’occasion de produire une nouvelle note aussi imbuvable que celle d’octobre », dit un ténor cité par Le Soir. « Les francophones devraient la refuser et seraient alors les grands responsables de la crise ». « En fait, c’est un piège grossier. Jamais les francophones n’accepteront qu’il soit désigné », martèle un autre. « Et là, la N-VA pourrait utiliser notre ‘non’ pour se retirer en rejetant la responsabilité sur nous, les francophones. » « C’est de toute façon du délire total », émet un troisième. « Le 10 juin, Standard and Poors pourrait dégrader la note de la Belgique. Et là, ce serait la vraie cata! On joue avec notre bonheur », dit-il.

Mardi, le CD&V avait réclamé que l’on laisse travailler Wouter Beke avant d’envisager la fin de sa mission. Dans La Libre, le premier ministre démissionnaire Yves Leterme répète mercredi que son parti ne veut pas de gouvernement sans la N-VA, « sauf si ce parti ne veut pas d’accord ».

En réclamant d’ores et déjà de prendre le relais du négociateur royal Wouter Beke (CD&V), la N-VA « ne respecte pas la mission » de ce dernier, a estimé mercredi le co-président d’Ecolo Jean-Michel Javaux sur les ondes de Bel-RTL. « C’est vrai que depuis les élections, Bart De Wever n’a jamais eu la main et n’était absolument pas au centre du jeu », a commenté avec ironie M. Javaux. Il estime qu’en réclamant maintenant de reprendre l’initiative, la N-VA « ne respecte pas la mission de Wouter Beke » et ce, alors que M. De Wever « est directement associé à la négociation », avec le président du PS Elio Di Rupo et Wouter Beke. Bart De Wever a dès lors « tout le loisir maintenant de faire des propositions et d’avancer », ajoute M. Javaux.

A ses yeux, le négociateur royal doit continuer sa mission pour tenter de réunir les partis autour de la table. « La N-VA a été associée étroitement aux négociations depuis le début », mais elle « n’a pas été en mesure de mettre sur la table des propositions qui respectent le programme des différents partis », ajoute-t-il. Pour lui, « la grosse difficulté de la N-VA est de pouvoir faire un compromis avec son aile la plus radicale ».

Avec Belga

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