Nicolas De Decker

« Quand ils sont venus chercher Gwendolyn Rutten »

Nicolas De Decker Journaliste au Vif

Quand Bart De Wever est venu chercher Filip Dewinter pour discuter après les élections communales de l’éventualité de former une coalition nationaliste flamande à Anvers, je n’ai rien dit, je n’étais pas Anversois.

Quand Bart De Wever est venu chercher Tom Van Grieken pour discuter pendant des semaines après les élections régionales de l’éventualité de former une coalition nationaliste flamande à la Région, je n’ai rien dit, je n’étais pas un indépen- dantiste flamand.

Quand la VRT est venue chercher Jan Jambon et que Jan Jambon a raconté que  » nous devons voir si nous pourrions passer des accords avec le Vlaams Belang, pour qu’ils puissent montrer si leurs formules fonctionnent ou non, pour qu’ils soient obligés de prendre eux-mêmes des responsabilités, au lieu d’envoyer des bombes depuis l’extérieur. Il faut pour cela un troisième partenaire. Ce sont des discussions difficiles et je ne vais pas les compliquer davantage « , je n’ai rien dit, je n’avais pas regardé la VRT.

Quand les journalistes de tous les journaux sont venus chercher Bart De Wever à sa conférence de presse et que Bart De Wever a regretté que  » les élections ont désigné un seul vrai gagnant, nous avons donc évalué si nous pouvions former ensemble une coalition. Ce n’est pas possible « , je n’ai rien dit, je n’avais pas lu les journaux.

Quand Knack et levif.be sont venus chercher Theo Francken et que Theo Francken leur a demandé  » pensez-vous vraiment que beaucoup dans notre parti n’étaient pas prêts à prendre le Vlaams Belang dans le nouveau gouvernement flamand ? Nous avons déçu beaucoup de nos électeurs en laissant le Vlaams Belang de côté malgré sa victoire électorale. Nous n’avons pas assez expliqué d’où ça vient. […] Nous avions vraiment voulu conclure un accord politique durant l’été « , je n’ai rien dit, je n’étais pas abonné à Knack ni à levif.be.

Quand Wilfried est venu chercher Tom Van Grieken et que Tom Van Grieken a expliqué qu’il y avait  » clairement deux camps à l’intérieur de la N-VA. Le premier camp voulait qu’on travaille ensemble. Le deuxième camp voulait aussi qu’on travaille ensemble. Les motivations étaient en revanche différentes. Le camp A voulait un accord avec le Vlaams Belang pour rendre enfin possible une gestion de droite pro- flamande, sans les partis traditionnels. Le camp B voulait nous mouiller pour nous faire échouer, prouver que le Vlaams Belang n’est pas un parti de gens compétents, et se débarrasser de nous pour toujours. Mais il n’y avait aucune frange de la N-VA qui refusait de gouverner avec nous « , je n’ai rien dit, je n’avais pas acheté Wilfried.

Quand la VRT est venue chercher Gwendolyn Rutten et que l’ancienne présidente de l’Open VLD a rappelé que  » la N-VA nous a raconté, ainsi qu’au CD&V, exactement la même histoire. Elle a dit « s’il vous plaît, entrez dans une majorité avec la N-VA et le Vlaams Belang. Nous allons vous récompenser généreusement, mais nous voulons que le Belang soit à bord ». La proposition a été mise sur la table et sérieusement testée politiquement. Ma réponse a toujours été limpide : non « , il ne restait plus personne pour protester contre le fait que N-VA veuille gouverner avec l’extrême droite.

Il ne restait plus en Flandre que des gens pour protester contre Gwendolyn Rutten.

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