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Publifin craint que des recommandations parlementaires mènent au démantèlement

Publifin ne veut pas que la mise en oeuvre des recommandations de la commission d’enquête du parlement wallon ne mène au démantèlement de son projet industriel, écrit le groupe liégeois dans un rapport où il avertit la Région qu’il prendra le temps de l’analyse.

« Il importe de veiller à ce que la manière d’implémenter certaines recommandations n’entraine pas un affaiblissement conséquent voire un démantèlement du projet industriel (…) et donc, à terme, conduire à la perte d’activités économiques à Liège et en Wallonie, ainsi qu’à la disparition de nombreux emplois », affirme Publifin dans ce premier rapport.

Dès lors, l’analyse des conséquences de l’application de certaines recommandations demandera « des prises de décision mûrement réfléchies, et partagées avec l’ensemble des actionnaires », ajoute le groupe industriel dans ce document qu’il devra désormais actualiser chaque trimestre à l’intention du parlement et du gouvernement wallons.

Publifin rappelle au passage les difficultés juridiques mises en exergue par le cabinet d’avocat Linklaters, à qui Nethys avait demandé une analyse des recommandations de la commission.

C’est pour ces raisons que Publifin n’a pas encore mis en oeuvre près de la moitié des 31 recommandations qui lui étaient directement adressées par les députés, parmi les 85 formulées dans le rapport du 6 juillet dernier. Pour une quinzaine d’autres, liées à la gouvernance, Publifin a décidé de les appliquer.

Certaines sont déjà en oeuvre depuis l’assemblée générale du 30 mars dernier, note le groupe. C’est le cas du lien entre rémunération et taux de présence, de la limitation du nombre de présidences et vice-présidences, de la réduction du nombre d’administrateurs, des limitations au jeton de présence, etc. C’est le cas aussi du contrôle direct de Nethys par Publifin, depuis que les administrateurs de Publifin siègent au CA de la société intermédiaire Finanpart, assure le holding.

Mais pour ce qui est de supprimer Finanpart, comme le demandent les députés, la pertinence d’une telle décision « sera appréciée par le CA de Publifin » au regard des analyses stratégiques attendues pour la fin de l’année, tempère le rapport.

Concernant le remboursement des sommes indûment perçues par les membres des comités de secteur, Publifin répète les mesures qu’elle a adoptées dernièrement.

Le groupe profite du rapport pour, dans un préambule, mettre en garde la ministre wallonne des Pouvoirs locaux Valérie De Bue (MR) contre une éventuelle non-approbation des comptes 2016, comme son prédécesseur Pierre-Yves Dermagne (PS) a dû le faire pour les comptes 2015, vu que le document sur lequel les actionnaires devaient se prononcer ne mentionnait pas les rémunérations des comités de secteur.

Mais une décision de ce type pour 2016, comme le réclame aussi la commission d’enquête parlementaire, risque de compromettre l’accès du groupe au crédit et porterait atteinte à sa crédibilité, avertit Publifin. Et ce n’est qu’en approuvant les comptes 2016 que Publifin pourra verser le dividende aux communes, glisse le holding liégeois.

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