Baudouin Van Humbeeck

Présentation de l’accord de Gouvernement Bruxellois : j’y étais et tout est vrai

À une question de journaliste, un inspecteur de Scotland Yard aurait un jour répondu : « le crime a été commis à l’aide d’un couteau sans lame auquel il manque le manche ». Les négociateurs et les pas encore ministres du Gouvernement Bruxellois ont rendu un bel hommage à cet inspecteur mercredi, au Parlement Bruxellois.

Cette présentation avait pourtant été organisée dans les règles : on a vu pire antichambre que les ors de la Salle des Glaces pour accueillir le ban et l’arrière-ban de la presse. Un peu avant l’heure dite, les journalistes — néerlandophones aussi nombreux que les francophones — prennent place dans le Grand Salon. Pour que la fête soit complète, il ne manquait que les 125 pages de l’accord de gouvernement. Elles ont brillé par leur absence.

Rudi Vervoort entre dans le grand salon en provoquant une absence de réaction. Ce sera pour l’entrée côte à côte de Laurette Onkelinx et Zakia Khatabbi que les caméras et photographes s’agiteront. L’une en blanc, l’autre en noir. Yin et Yang. Olivier Maingain arrive en dernier. La conférence de presse peut commencer. Rudi Vervoort prend presque la parole. Il parle dans un micro, mais pas assez fort ou alors ce n’était pas le bon. Il recommence. Tout le monde l’entend enfin.

Trois axes sont annoncés (urgence sociale, transition écologique et numérique, gouvernance). Ils sont survolés à haute altitude. Tweet ou article, les claviers des ordinateurs portables cliquètent en rythme. Elke Van Den Brandt se charge de l’axe transition. Personne n’aborde le financement des mesures.

La répartition des compétences ? La répartition des ministères et secrétaires d’État ? Tout le monde renvoie pudiquement aux congrès de participation. Bernard Clerfayt — qui botte en touche dès qu’on prononce le mot « ministre » dans une question — voit ces congrès comme un privilège donné aux militants qui se sont mobilisés pendant la campagne. Ecolo se déhanchera dans une danse à trois temps : approbation du fond, entracte/négociation et enfin approbation sur les noms.

Il est venu le temps des questions. Olivier Maingain lève le nez de son téléphone.

« À l’impossible, nul n’est tenu ». On apprend via Sven Gatz que chaque fois que le MR tentait d’entrer au gouvernement par la porte, la fenêtre, le vasistas, une fente dans le plancher, etc. les partenaires de négociation faisaient à l’Open VLD une réponse courtoise, mais ferme.

Comment est-ce que les communes vont accueillir la zone 30 (ou plus précisément : les zones 30) ? Il s’agit en fait d’une mesure du plan Good Move du gouvernement précédent.

À force de dormir deux heures par nuit, le calendrier personnel de Zakia Khatabbi a des ratés. Elle annonce que le texte de l’accord de gouvernement sera à disposition de la presse « mercredi ». La salle lui rappelle quel jour a lieu cette conférence : un mercredi.

Les photographes sont assis aux places précédemment occupées par Laurette Onkelinx ou Olivier Maingain pour envoyer leurs clichés. Les journalistes commencent à regagner leurs rédactions. On a l’impression d’avoir reçu un Kinder défectueux : trop peu de chocolat et aucune récompense à l’intérieur.

À la sortie, Zakia Khatabbi reçoit un appel qui a l’air bigrement important. Ailleurs, d’autres négociations semblent continuer.

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