Pour Picqué, ce sont les francophones qui donnent de l’argent de poche à la Flandre

A quelques heures de la rencontre entre Elio Di Rupo et le président de la N-VA, le ministre-président bruxellois Charles Picqué a confirmé la nécessité d’étudier un « plan B » au cas où la survie de la Belgique ne serait plus possible que grâce à la soumission des francophones.

D’adversaires politiques, les nationalistes peuvent devenir des ennemis politiques, a commenté lundi matin sur les antennes de La Première radio, Charles Picqué. Pour M. Picqué, le président de la N-VA ne peut pas exiger une reddition en rase campagne de la part des Francophones et il doit à son tour faire des concessions, alors que les propositions de M. Di Rupo sont en mesure de satisfaire la N-VA sur nombre de chapitres. Il doit cesser d’être toujours en campagne électorale et de vouloir « faire du shopping dans un magasin Belgique qu’on va fermer », a-t-il averti.

Les nationalistes peuvent être des adversaires politiques lorsqu’on joue dans un périmètre où existent des règles mais s’ils recherchent la supériorité d’un groupe voire même la destruction de l’autre, ils se transforment en ennemis politiques, a-t-il affirmé.

Plusieurs éléments ont fait que les choses s’accélèrent: on veut paralyser Bruxelles faute de financement, on veut diviser les Bruxellois et on met sur la table la loi de financement, a encore dit le ministre-président socialiste. Pour lui, toucher à la loi de financement remet en cause le principe même de solidarité et n’a d’autre but que d’avantager fortement la Flandre. Il fait toutefois négocier jusqu’au bout, même si les Francophones ne peuvent plus faire de concessions qu’à la marge, estime-t-il.

M. Picqué a encore affirmé que la Flandre profite du fédéralisme de consommation lorsqu’elle utilise Bruxelles sans lui donner quoi que ce soit. « C’est nous qui donnons de l’argent de poche », a-t-il affirmé, s’en prenant aussi aux « pseudo-chercheurs » flamands qui sont avant tout des militants et égarent l’opinion publique flamande à propos du financement des entités.

Il a noté au passage que le principe de responsabilisation des entités ne doit pas servir de cache-sexe à la rupture de la solidarité.

M. Picqué a encore dit n’être pas opposé à un retour des libéraux à la table des négociations, s’ils pouvaient obtenir plus de la part de M. De Wever. Mais le ministe-président ne semble pas trop croire à cette éventualité.

Levif.be avec Belga

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