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Pour les CPAS, le projet d’assurance autonomie n’est pas mûr

La Fédération des CPAS de Wallonie estime qu’en l’état, le projet d’assurance autonomie en Wallonie n’est pas mûr. Il n’est ainsi pas encore doté d’un cadre budgétaire. Certains critères pourraient aboutir à l’exclusion de personnes du système, faute de clarté suffisante.

La Fédération s’est exprimée mercredi pour faire le point sur ce dossier qui fait débat depuis des années et qui est actuellement sur la table du gouvernement MR-cdH.

Depuis le début de la législature, différentes conceptions de l’assurance autonomie ont été exprimées. Pour Jean-Marc Rombeaux, conseiller expert à la Fédération des CPAS, « certaines idées sont bonnes, d’autres posent question et enfin il y a de réels problèmes ». « Nous sommes partisans de ce système car il va pouvoir aider de nombreuses personnes à vivre plus décemment », a-t-il affirmé d’emblée. Aux yeux de M. Rombeaux, le projet soulève cependant plusieurs questions. « Pour le moment, il n’y a pas de cadrage budgétaire. De plus, certains critères ne sont pas encore clairs ce qui pourrait amener certaines personnes à être exclues du système d’aides. Le compteur assurance autonomie pose également question, car il faut que les personnes ne perdent pas en qualité et en quantité de services reçus », a-t-il poursuivi.

L’expert juge que le caractère forfaitaire de la cotisation de 50 euros retenu dans le texte sur la table à l’heure actuelle est « aberrant ». Pour lui, dans un système de sécurité sociale, il devrait être fixé en fonction du revenu. Le conseiller expert a également pointé un manque d’investissement prévu pour les maisons de repos. « Sur les deux dernières années, le prix des maisons de repos a augmenté de 11%. Nous avoisinons à présent les 48 euros par jour. Dès lors, si aucune aide n’est prévue pour aider les personnes qui ont besoin de ce service, cela va vraiment devenir un luxe », a-t-il dit.

Les CPAS souhaiteraient interpeller les électeurs et les élus sur ce dossier. « Nous avons besoin d’avancées significatives. De plus, si les problèmes ne sont pas réglés en amont il reviendra au CPAS de s’en charger et le prix sera répercuté sur les communes », a conclu Jean-Marc Rombeaux.

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