Les dirigeants du PTB lors d'un congrès du parti au mois de juin 2015. © BELGA

Pour le PTB, il y a assez de richesse pour tout le monde

« Il y en a assez pour tout le monde », le slogan de la campagne d’automne du Parti du Travail de Belgique est décliné sous toutes ses formes ce week-end à la ManiFiesta, l’événement qui, depuis quelques années, marque la rentrée du petit parti de gauche, à Bredene, sur la côte.

La formation marxiste embraye sur l’automne de protestation qui a secoué le gouvernement Michel en 2014 en prolongeant son action sur le terrain de la proposition.

Sur le plan de la fiscalité, le PTB replace au-devant de l’actualité sa taxe des millionnaires qu’il oppose au « Tax shift », promis selon lui par le CD&V pour calmer l’agitation sociale, mais qui a finalement accouché de nouvelles mesures taxatoires, TVA et accises, visant les citoyens.

Pour accompagner l’évolution technologique qui amène une économie numérique coûteuse d’emplois, le PTB réitère ses revendications en faveur d’un partage du temps de travail, à travers la proposition d’un débat sur la semaine des trente heures.

Enfin, les pétébistes semblent vouloir quitter le terrain du productivisme pour celui de l’écologie sociale en lançant une campagne « red is the new green » symbolisée par un rouge-gorge. A la veille du Sommet de Paris sur le climat, le PTB se positionne en faveur de « la socialisation de la production de l’énergie » et d’une gestion plus « rationnelle » de l’agriculture et de la distribution alimentaire.

Agir sur le climat et contre les dérèglements géopolitiques mondiaux, c’est aussi prendre en compte la réalité des réfugiés qui affluent, de plus en plus nombreux, sur le continent européen. Certains jouent sur les peurs et montent les communautés établies contre les nouveaux arrivants menaçant leurs acquis. Alors qu’une première estimation fait état d’un coût potentiel de 120 millions d’euros pour l’attribution d’un revenu d’intégration aux futurs réfugiés reconnus, le président du PTB Peter Mertens a relativisé ce montant au regard des 80 milliards d’euros de budget de la Sécurité sociale, rappelant que le gouvernement l’avait diminué de 2 milliards d’euros de charges patronales en moins pour les pensions et les soins de santé de tous.

« Ne vous y trompez pas, ceux qui aujourd’hui clament haut et fort que c’est l’un ou l’autre (les réfugiés ou les résidents), ne veulent en fait ni l’un ni l’autre », a-t-il assuré. « Or, nous devons absolument combiner les deux. »

Le PTB entend être le relais d’une nouvelle « génération », celle qui refuse les traités d’austérité budgétaire, qui dit « qu’il y en a assez pour tout le monde », d’Athènes, à Barcelone, d’un nouveau potentiel, incarné par la nouvelle maire de Barcelone Ada Colau, ou le nouveau président des travaillistes britanniques Jeremy Corbyn.

Il entend être présent aux manifestations sociales de l’automne et organisera lui-même une nouvelle « Protestparade » dans les rues de Bruxelles le 15 novembre.

Contenu partenaire