© Belga

Police : Environ 70% des agents non réquisitionnés en grève

« La grève est un succès », se félicitent mardi les syndicats policiers. D’après Vincent Gilles, président du SLFP Police, jusqu’à 90% des agents non réquisitionnés se sont mis en grève pour défendre leur prépension.

Stéphane Deldicque, délégué permanent de la CSC Police, préfère parler de chiffres qui tournent autour de 70% pour l’ensemble du pays, « mais la mobilisation varie fortement selon les zones ». Les responsables syndicaux attendent en tout cas une réaction des partenaires de la coalition suédoise en formation.

« Une source fiable m’a rapporté que Kris Peeters (formateur CD&V, ndlr) s’était dit surpris par l’ampleur de la manifestation de jeudi passé. Il est concerné par la problématique. Mais va-t-il vraiment nous entendre? », se demande Stéphane Deldicque. « J’invite la suédoise à tenir compte de notre capacité de mobilisation. Cela pourrait éviter des actions comme le blocage du ring, auquel certains pensent déjà sérieusement », ajoute Vincent Gilles. En attendant, les deux syndicalistes se réjouissent du suivi du mouvement de grève.

« Au niveau de la police locale, entre 65 et 75% des agents non réquisitionnés font grève, mais on arrive à 85% dans certaines zones. En ce qui concerne la police fédérale, les grévistes oscillent aussi entre 60 et 70% », avance le délégué de la CSC. Son collègue du SLFP estime à 45% la part du personnel requis par les autorités pour assurer un service minimum, mais ici aussi la situation varie selon les zones.

Des piquets ont été installés à plusieurs endroits, notamment rue Royale à Bruxelles, en face de la police judiciaire fédérale. « Ils sont filtrants, c’est-à-dire que personne n’est empêché de travailler », insiste Stéphane Deldicque. Plusieurs commissariats de quartier sont néanmoins fermés et, à Bruxelles, la police fédérale a dû renoncer à certaines missions par manque de personnel, rapporte-t-il. « A Montgomery, le chef de corps a été un peu naïf et n’a réquisitionné personne. Il se retrouve maintenant avec une équipe composée de 85% de grévistes. Il n’a plus personne à envoyer en rue! », relate encore Vincent Gilles. A l’inverse, alors qu’un service minimum avait été prévu pour la zone de l’Eifel, en communauté germanophone, on n’y dénombre finalement qu’un seul membre du personnel en grève.

Les syndicats, qui communiqueront des informations plus détaillées dans les prochains jours, n’ont toutefois pas connaissance d’incidents jusqu’à présent. Jeudi dernier, à l’issue d’une manifestation qui avait mobilisé près de 14.000 agents, les syndicats policiers avaient annoncé qu’ils appelleraient à la grève ce mardi « à moins d’un signal politique fort ». Ils protestent en front commun contre la suppression du droit des agents qui faisaient partie de l’ex-gendarmerie d’accéder à la prépension entre 54 et 58 ans, conséquence d’un récent arrêt de la Cour constitutionnelle. « Certains ‘futurs mandataires politiques’ doutent encore de la pénibilité et la dangerosité de notre métier: inacceptable », clament-ils en outre. C’est la première fois que la police intégrée est touchée par une grève nationale depuis la réforme qui a créé sa structure à deux niveaux, fédéral et local, en 2001.

Contenu partenaire