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Plus de 50 communes se sont déclarées « commune hospitalière » en Wallonie et à Bruxelles

En l’espace de neuf mois, 54 communes (44 en Wallonie et 10 à Bruxelles) se sont déclarées « communes hospitalières » envers les migrants en votant une motion en ce sens, a annoncé jeudi le CNCD 11.11.11 lors d’une conférence de presse en présence d’élus de communes ayant adopté et adapté le texte à leur situation locale.

Sept autres communes sont en passe de voter la motion et dix interpellations citoyennes en ce sens sont en cours d’examen.

Lancée en septembre 2017 par le CNCD 11.11.11 et la plateforme justice migratoire, la campagne « commune hospitalière » poursuit trois objectifs: sensibiliser les habitants à l’accueil de l’autre, améliorer l’accueil et le séjour des migrants, et, enfin, se montrer solidaire envers les communes européennes et les pays confrontés à un accueil de nombreux migrants.

Vielsalm, en province de Luxembourg, a été la première commune à adopter la motion. « Elle a été votée à l’unanimité, dans une commune qui dispose d’un centre d’accueil pour mineurs étrangers non-accompagnés (MENA) et d’un centre Fedasil dans la commune voisine de Gouvy », a détaillé le bourgmestre Elie Deblire (cdH). « J’en avais assez d’entendre les calomnies et les âneries proférées par une partie de la population. Maintenant, les gens savent quelle est notre position. Elle se traduit concrètement dans un plan de cohésion sociale et un travail au quotidien avec la police et le personnel communal. »

Plusieurs communes ont développé des Initiatives Locales d’Accueil (ILA), offrant à des migrants, outre un logement, un accompagnement linguistique, logistique ou encore administratif.

Les communes participantes ont également développé des outils d’information et se sensibilisation. « La motion permet une prise de conscience de ce qui se fait », a expliqué Hélène Ryckmans, députée wallonne Ecolo et ex-conseillère communale à Chastre (Brabant wallon). « Nous avons organisé une exposition à l’hôtel de Ville qui a été vue par toutes les écoles », a renchéri Didier Lebailly (Ecolo), échevin à Chièvres (Hainaut). « Nous consacrons une page sur le site internet de la commune aux initiatives d’accueil existantes », a indiqué Delphine De Valkeneer (DéFI), conseillère communale à Woluwe-Saint-Lambert.

D’une commune à l’autre, le MR, dans la majorité fédérale, a adopté une position différente. « L’hospitalité est une des notions de base pour un municipalité, tout comme la coopération », a fait valoir le député-bourgmestre de Tintigny Benoît Piedboeuf, dont la commune a voté la motion à l’unanimité. « En tant que député, je travaille dans un contexte particulier. Nous avons des débats entre nous au sein de notre parti qui respecte toujours la liberté de choix sur les questions éthiques. » « Chez nous le MR a voté contre », a déploré M. Lebailly à Chièvres. « Le MR n’a donné aucune consigne pour ne pas la voter. Pas de politique politicienne quand on s’occupe des gens », a répondu M. Piedboeuf. « Je n’ai jamais fait exécuter un ordre de quitter le territoire », a même confié Claude Jossart, bourgmestre MR de Chastre.

Après les élections communales d’octobre, le CNCD 11.11.11 compte relancer des interpellations citoyennes dans d’autres communes afin de les inviter à rejoindre le mouvement, que l’ONG souhaite pérenne. « A Liège, nous venons d’engager une juriste dont le travail sera précisément de maintenir et concrétiser ce qui a été fait », a indiqué Hassan Bousetta (PS), conseiller communal à Liège. En parallèle, une campagne « Europe hospitalière » a été lancée le 3 mai dernier.

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