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Plan de mobilité du Bois de la Cambre: Uccle introduit un recours en Justice

Le bourgmestre d’Uccle Boris Dilliès (MR) en avait brandi la menace: le collège échevinal de cette commune du sud de la capitale a décidé jeudi de contester devant le tribunal de Première instance le plan de mobilité du Bois de la Cambre élaboré par la Ville de Bruxelles, en concertation avec la Région, actuellement soumis à un test.

La mesure adoptée par les quatre échevins libéraux et celui du cdH, n’a pas reçu le soutien des quatre échevins Ecolo du collège ucclois. Dans un communiqué, le cabinet du bourgmestre Dilliès précise que ce recours en justice traduit la volonté du collège de désengorger le sud d’Uccle et de préserver la qualité de vie des Ucclois.

Il souligne que la Ville de Bruxelles n’a pas rencontré l’esprit de la motion adoptée en juin dernier, à l’unanimité, par le conseil communal d’Uccle. et contenant « plusieurs propositions afin de limiter l’impact de la fermeture du bois sur les voiries uccloises en opérant une ouverture, même partielle, de la boucle sud de celui-ci ».

Toujours selon le communiqué diffusé par le cabinet de M. Dilliès, à l’heure actuelle, Uccle ne possède « aucune garantie quant à l’objectivation des résultats du test mis en place par la Ville puisque celle-ci n’a pas élaboré de méthode d’évaluation. Le test n’est en outre pas conforme au plan régional de mobilité Good Move ».

Uccle demande, tant en référé que sur le fond de transmettre l’ensemble des données de mesurages des effets sur la circulation ainsi que les outils d’évaluation que la ville a adopté pour évaluer la phase de test en oeuvre depuis le 14 septembre dernier; à minima l’ouverture de la boucle sud du bois entre l’avenue du Brésil et la chaussée de La Hulpe prévue dans le plan, en attendant les conclusions d’un expert; et enfin, la désignation, par le tribunal, d’un bureau d’expertises indépendant qui devra donner ses conclusions sur un test satisfaisant à la fois les attentes de Bruxelles-Ville et d’Uccle.

« L’ensemble du Collège tient à préciser que cette décision, liée uniquement à l’attitude de la Ville de Bruxelles, ne remet nullement en cause l’excellente collaboration au sein de la majorité qui entend continuer à travailler conformément à sa déclaration de politique générale dans l’intérêt de la population uccloise », conclut le communiqué alors que la décision de recourir au tribunal n’a pas eu le soutien des écologistes.

Le recours est prématuré, estime Close

Le recours introduit par la « majorité divisée » de la commune d’Uccle au tribunal de Première instance contre le plan de mobilité du Bois de la Cambre de la Ville de Bruxelles est prématuré en regard de l’évaluation qui a été promise, a affirmé jeudi le bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close (PS). Interrogé par Belga, M. Close a souligné qu’il maintiendrait ouverte la voie de la concertation avec les communes concernées, malgré la voie judiciaire empruntée par Uccle. « Le bien-être des Ucclois compte autant que celui des habitants de la Ville de Bruxelles. Malgré la voie judiciaire, je poursuivrai la concertation avec tout le monde », a commenté Philippe Close, faisant allusion au processus de concertation ouvert avec plusieurs communes concernées par le plan de mobilité. Selon Philippe Close, l’évaluation du plan se fera à l’aide de toutes les données disponibles au sujet des trajets et des fréquences pour vérifier si des phénomènes de congestion se produisent. Les critères d’évaluation seront fixés en concertation avec les autres communes parmi lesquelles Uccle et Rhode-Saint-Genèse, a-t-il, encore dit. Se voulant prudent, M. Close a enfin dit que jusqu’ici, la chaos annoncé n’était pas observé.

Ce n’est pas le bon outil (Ecolo)

Le recours adressé par la commune d’Uccle au tribunal de Première instance contre le plan de mobilité du Bois de la Cambre de la Ville de Bruxelles soumis à un test durant deux mois ne constitue « pas le bon outils pour se faire entendre », a estimé jeudi Thibaud Wyngaard, Premier échevin Ecolo de cette commune du sud de la capitale. Celui-ci n’a toutefois pas nié qu’il faudra « sans doute » adapter le plan actuellement mis en test dans sa partie sud. Commentant ce recours décidé par une majorité de membres du collège, Thibaud Wyngaard a dit préférer l’option de la « recherche d’une solution correcte dans le dialogue, d’autant qu’une première évaluation est annoncée au bout d’un mois ».

« Le test en cours n’avait pas la préférence des écologistes ucclois », a-t-il concédé, « mais l’on ne peut procéder deux tests simultanément », a-t-il aussitôt ajouté, estimant « probable’une adaptation du plan actuel sera nécessaire au sud du Bois.

Le Premier échevin ucclois a par ailleurs souligné qu’il demeurerait très attentif au report de trafic sur les voiries adjacentes.

De son côté, le cdH a justifié son adhésion au principe du dépôt d’un recours, principalement en raison de la desserte de la Clinique Sainte-Elisabeth par les véhicules de secours.

« Les Cliniques de l’Europe – et en particulier le site de Sainte Elisabeth – sont un acteur majeur de la santé curative à Bruxelles avec des services d’urgence, de dialyse et de radiothérapie. Des ambulances doivent pouvoir circuler vite et bien », a ainsi justifié Daniel Hublet, l’échevin cdH en charge notamment de la Santé, et par ailleurs médecin spécialiste.

Celui-ci a insisté sur le fait qu’une « décision unilatérale comme celle de la Ville » peut mettre en danger la vie de nos concitoyens « quand une course contre la montre est lancée sur le plan médical ».

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