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Plan B: les francophones doivent « se préparer sans attendre »

Les Wallons et les Bruxellois doivent travailler sans attendre à un projet francophone, a affirmé lundi le président du cdH Benoît Lutgen dans Le Soir, après l’appel de son homologue de la N-VA Bart De Wever à discuter du confédéralisme après les élections communales.

« Peu importe que De Wever soit à 20 ou à 40 pc. Il faut se préparer quoi qu’il arrive. Sans attendre », souligne M. Lutgen.

A ses yeux, il importe de ne pas rejouer le scénario des négociations précédentes, où les francophones arrivent à la table « les mains vides, sans menu, et se font imposer celui des Flamands ». « Cessons de subir les choses et soyons prêts, on ne sait jamais ce qui peut se passer », a-t-il dit au lendemain d’un nouveau sondage confirmant l’éclatante santé de la N-VA au nord du pays.

Selon Le Soir, Benoît Lutgen avait écrit en début d’année aux présidents de partis francophones pour demander des réunions évoquant l’avenir. Cette démarche avait débouché sur des contacts informels entre le cdH, le PS et Ecolo, mais ils seraient au point mort depuis mai.

Au PS, après l’appel ce samedi du ministre-président bruxellois Charles Picqué à ne pas oublier le plan B, son homologue wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, a confirmé sur La Première (RTBF) qu’il fallait aujourd’hui « autre chose » que le seul projet d’éviter le délitement du pays, avec lequel les francophones étaient arrivés aux précédentes négociations. Il se dit à cet égard sur la même longueur d’onde que M. Lutgen.

Pas question par ailleurs de discuter d’une « situation post-Belgique » avec la N-VA dès après les communales. « Voyons d’abord les rapports de force réels, et pas les sondages ».

Et s’il ne faut certes pas « vivre d’illusions », M. Demotte estime que parler maintenant d’un plan B n’a aucun sens si on ne change pas le quotidien dès à présent. Pour le PS, la priorité doit donc être donnée à la mise en oeuvre de la sixième réforme de l’Etat et au redressement de la Wallonie et de Bruxelles.

Le MR insiste aussi sur le redressement économique. Après les communales, les partis francophones doivent se mobiliser pour la Wallonie et Bruxelles, dont la situation économique « alimente le séparatisme et le nationalisme », selon le président du parti Charles Michel. Il dit refuser de se laisser déstabiliser par « les coups de com' » d’un Bart De Wever « qui radote » son discours habituel.

Le vice-premier ministre Didier Reynders (MR) a également insisté sur Bel-RTL pour « faire sortir la Wallonie et Bruxelles de leur marasme ». Des réformes en profondeur sont ainsi nécessaires pour éviter d’entrer dans le contexte d’un plan B.

Mais si l’on devait malgré tout entrer dans ce contexte, où la responsabilité régionale deviendrait plus importante, il n’a pas exclu toute ambition pour la présidence du gouvernement bruxellois.

Ecolo avait pour sa part appelé il y a quelques semaines à la réunion de la commission Wallonie-Bruxelles.

Levif.be avec Belga

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