Benjamin Maréchal.

Plainte en partie fondée contre des propos polémiques dans « C’est vous qui le dites »

Le Vif

Le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) a jugé partiellement fondée une plainte qui visait l’émission radio « C’est vous qui le dites », diffusée le 12 janvier dernier sur Vivacité (RTBF). L’ancien animateur de l’émission, Benjamin Maréchal, y avait invité ses auditeurs à répliquer à des propos polémiques sur le viol, suscitant l’indignation de certains.

Benjamin Maréchal avait invité ses auditeurs à s’exprimer sur une déclaration faite la veille par l’ex-actrice porno française Brigitte Lahaie, qui avait affirmé sur BFM TV qu’on pouvait jouir lors d’un viol, avant de s’excuser. « Vous lui répondez quoi? « , avait demandé l’animateur à l’audience.

Dans la foulée de l’émission, 45 personnes avaient saisi le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), estimant que la manière dont le débat avait été organisé portait atteinte au droit des victimes et à la dignité humaine car elle banalisait le vécu des victimes en associant le viol à la notion de plaisir.

La plainte, transmise au CDJ, visait également la journaliste Nawal Bensalem, présente dans le studio.

Dans son avis rendu mardi, le CDJ a rappelé la liberté, pour le média, « d’organiser un débat avec ses auditeurs sur cette question devenue d’intérêt général en raison de sa médiatisation préalable ». L’instance relève toutefois que l’animateur « n’a pas pris suffisamment la mesure de la gravité du sujet et de son impact prévisible sur le public dans la formulation de la question qui invitait les auditeurs à réagir ».

« En omettant d’accompagner la question d’un bref éclairage documenté sur la réalité et la complexité du phénomène mis en avant, et d’un avertissement préalable sur le caractère criminel du viol, il n’a pas permis aux auditeurs d’en prendre la totale mesure », souligne le CDJ.

Pour le conseil de déontologie, la plainte est fondée dans le chef du média et de l’ancien animateur de « C’est vous qui le dites » qui « n’ont pas respecté, dans l’énoncé de la question qui lançait le débat, le préambule (responsabilité sociale) ainsi que les articles 3 (omission d’information) et 4 (prudence) du Code de déontologie journalistique ». Pour le débat lui-même, le CDJ estime que la plainte n’est pas fondée, les réponses des chroniqueurs rendant compte d’analyses et d’expériences personnelles.

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