Charles Picqué © BELGA

Picqué veut faire de la prison de Saint-Gilles un phare culturel

La case  » Prison  » va disparaître du Monopoly saint-gillois. Charles Picqué, son actuel et (peut-être) futur bourgmestre, rêve de transformer le site en un nouveau quartier. Avec en son centre un lieu majestueux dédié aux arts.

Encore à brainstormer avec son équipe sur la stratégie PS en vue du scrutin communal d’octobre prochain, Charles Picqué se déclarera « plus que probablement » candidat à sa succession, à Saint-Gilles. Son annonce de briguer un sixième et ultime mandat maïoral devrait tomber « après Pâques ». L’homme a encore nombre de projets (voir article dans Le Vif/L’Express de cette semaine). Parmi ceux à long terme, il en est un en particulier que caresse le grand Charles : métamorphoser le site de la prison de Saint-Gilles, appelé à être totalement désaffecté, en « un phare culturel marquant, entouré d’équipements collectifs légers et de nouveaux logements. Ce pôle culturel dédié à toutes les expressions artistiques occuperait l’immense bâtiment central que l’on appelle la Chapelle », anticipe Picqué. Entretien.

Qu’est-ce qui vous rend si optimiste sur la faisabilité de ce projet ?

J’ai reçu la ferme garantie qu’aucune activité carcérale ne va persister sur ce site, pas même une petite maison d’arrêt. Tout va être transféré, principalement vers la prison de Haren, en construction. Il est donc certain que ce site saint-gillois bien connu va pouvoir trouver une autre vocation, respectueuse de nos règles urbanistiques et de mesures de sauvegarde du patrimoine.

Comme un classement de la prison…

Sa façade « faux Tudor » est déjà classée. Je demande maintenant le classement de la « Chapelle », ce colossal bâtiment en plein milieu de la prison d’où partent des ailes en étoile. On préservera aussi une de ces branches, comme « témoin historique » du lieu. J’ai introduit à la Région une demande de procédure de classement en ce sens. A ce jour, pas de nouvelles. Tout dépendra aussi de comment le Fédéral conçoit l’après-prison.

Vous devez en effet récupérer le site des mains du Fédéral ?

La régie des bâtiments de l’Etat est l’actuelle propriétaire des lieux. Elle ne va pas mener elle-même une opération de réaffectation. Logiquement, elle vendra sur la base d’un plan de développement qui lui sera proposé. La Région bruxelloise, compétente en urbanisme, et ma commune doivent proposer ce plan de développement. L’Etat ne peut pas vendre à n’importe quel promoteur pour faire n’importe quoi. Des contraintes strictes (règles urbanistiques communales niveau gabarits, classement…), empêchent de faire du site de la prison des immeubles de bureaux ou des tours d’appartements. Moi, je veux être le gardien de l’harmonie du paysage urbain, du patrimoine et de la morphologie du bâti saint-gillois (pas plus de 4 étages). Pour nous éviter toute mauvaise surprise, nous devons Région et commune, rapidement prendre la main sur ce dossier et fixer les types de volumétrie, d’affectations et de fonctions en ligne avec une opération de réhabilitation de qualité. En ce qui concerne l’acquisition du site « prison », la Région pourrait en devenir propriétaire via sa régie foncière et y développer le projet.

La réalisation de votre projet va prendre un sacré temps. Combien d’après vous ?

Quelques années. On ne connaît pas encore la date précise de l’arrêt effectif ici de l’activité carcérale. Cela dépendra étroitement de l’évolution du chantier de la nouvelle prison de Haren. Le départ complet et définitif de la prison nous permet de plancher sur du concret. Au cours du prochain mandat, si je suis élu bourgmestre, je me consacrerai à fignoler, dans les trois ans, un solide plan de développement pour concrétiser ce projet avec des partenaires. Et pourquoi pas, inaugurer avant la fin du mandat le début de travaux de réaffectation du site en pôle culturel au coeur d’un quartier de nouveaux habitats et de petits équipements comme crèche et salle de sport.

Par Fernand Letist

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