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Peste porcine: trois questions pour comprendre pourquoi la Belgique va abattre 4.000 porcs sains

La Belgique prévoit d’abattre 4.000 porcs sains dans les prochains jours pour éviter toute contamination des élevages par le virus de la peste porcine africaine, une mesure radicale « inédite », a affirmé le ministre de l’Agriculture Denis Ducarme lundi dans un entretien avec l’AFP.

Il s’exprimait lors d’une visite à Lichtenegg, au sud de Vienne, à l’occasion d’une réunion ministérielle de l’UE organisée en Autriche.

Quelles mesures sont prises par la Belgique pour éviter la contamination?

« Nous voulons en Belgique mettre tout en oeuvre pour que la filière porc ne soit pas touchée. J’ai donc demandé à mon agence de sécurité alimentaire de prendre des dispositions qui visent à l’abattage de l’ensemble des porcs domestiques situés dans la zone affectée.

C’est une zone finalement peu peuplée en terme de porcs domestiques: il y a là 4.000 porcs domestiques pour 6 millions de porcs en Belgique. Donc il faut que nous prenions les mesures utiles avec le concours et le soutien de la Commission européenne qui s’est engagée à reconnaître la mesure à caractère sanitaire, ce qui nous permettra de soutenir davantage ces éleveurs qui vivent une véritable catastrophe.

Aujourd’hui la filière porc en Belgique est complètement saine. Il n’y aucun élément qui mettrait en avant le fait que le porc soit contaminé. On est uniquement dans un cas où c’est le sanglier qui est atteint. »

Comment se passe la collaboration avec l’UE et les autres Etats membres?

« La Commission européenne (…) va financer 50% de la mesure. C’est vrai que c’est inédit en Europe, une disposition telle que celle que nous prenons: l’élimination de porcs sains.

Nous travaillons la main dans la main avec la Commission européenne sur ce sujet, mais également avec l’ensemble des Etats voisins. Les agences de sécurité alimentaires travaillent en pleine transparence avec échange d’informations. Nous avons mis en place dans le cadre du Fipronil (la crise des oeufs contaminés de l’été 2017, ndlr) des agents de liaison: ce sont nos chefs vétérinaires qui communiquent sur tous les éléments du dossier. Nous voulons (…) que les pays voisins puissent disposer de l’ensemble des informations qui leur sont utiles. Je pense que ça se passe bien.

Nous savons qu’il y a une inquiétude parce que l’Europe de l’Ouest est atteinte. Si nous avons une responsabilité envers nos éleveurs, nous savons aussi que l’enjeu (…) est européen. »

Plusieurs pays ont arrêté d’acheter du porc belge. Quelles conséquences économiques craignez-vous?

« Ce n’est pas une surprise: vous avez des accords commerciaux qui, avec un certain nombre de pays, prévoient une rupture commerciale si le pays (exportateur) est atteint par la peste porcine africaine, sans faire de distinction entre la filière porc et la faune. Nous n’avons pas de nouvelles informations qui verraient d’autres pays stopper leur commerce au niveau du porc avec la Belgique, je pense que l’information est bien passée partout que la filière porc aujourd’hui en Belgique est saine. »

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