© BELGA/Eric Lalmand

Peste porcine africaine: on n’en est pas encore au pic de l’épidémie

L’épidémie de peste porcine africaine, qui s’est déclarée à la mi-septembre dans le sud de la province de Luxembourg, n’a pas encore atteint son pic, a affirmé le ministre wallon de l’Agriculture, René Collin (cdH), interrogé sur la question par plusieurs parlementaires régionaux, lundi, en commission du Parlement de Wallonie.

Selon les chiffres les plus récents, qui datent du 1er novembre, 275 carcasses de sangliers ont été analysées, dont 159 se sont révélées positives au virus de la peste porcine africaine, a précisé le ministre selon qui « on n’est pas encore dans la phase descendante de l’épidémie ».

Pour y faire face, un premier tronçon de clôture a été installé à la mi-octobre, sur une distance de 13 kilomètres entre Valansart et Virton. Deux autres tronçons sont en cours de finalisation pour un budget global de 435.000 euros, un montant qui devra encore être affiné, a poursuivi René Collin en rappelant par ailleurs que cette clôture vise avant tout à éviter la dispersion des sangliers malades et non à ‘ceinturer’ ou à ‘boucler’ une région.

Quant à l’origine de l’épidémie, c’est toujours l’inconnue même si l’on sait que la souche virale belge est proche de celle sévissant dans les pays de l’Est. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires sur l’origine de cette épidémie et nous n’avons toujours pas de piste privilégiée. De l’avis des experts, toutefois, la piste militaire semble peu probable, l’état-major de la Défense, dont les services vétérinaires sont informés des risques liés au virus, nous ayant assuré que toutes les précautions avaient été prises », a ajouté René Collin.

Selon ce dernier, enfin, l’épidémie de peste porcine africaine a jusqu’à présent peu d’impact sur la consommation de gibier en Belgique, plutôt plombée par la météo clémente des dernières semaines.

Un syndicat agricole flamand prévient de la menace de la maladie dans le Limbourg

Le syndicat agricole flamand Algemeen Boerensyndicaat s’inquiète lundi de la menace que représente pour le secteur la peste porcine africaine qui sévit actuellement dans une partie de la province de Luxembourg. L’organisation plaide pour des mesures urgentes pour lutter contre la surpopulation de sangliers dans le Limbourg, qui y est source de nombreux problèmes.

Les animaux causent en effet d’importants dégâts aux cultures dans l’agriculture et l’horticulture. Des troupeaux de sangliers errent en effet dans les champs lors des semailles. Et ils viennent également chercher de la nourriture chez les particuliers, tout en ravageant leurs pelouses.

Pour l’Algemeen Boerensyndicaat, la menace de la peste porcine africaine depuis la province de Luxembourg est réelle. « Il s’agit d’un virus très contagieux pour les espèces porcines. Et la distance avec le Limbourg n’est pas insurmontable pour le sanglier », estime ainsi son président national Hendrik Vandamme.

« La contamination au Luxembourg est venue de nulle part et la source n’a toujours pas été découverte », poursuit-il. « Cela peut également se produire dans le Limbourg et c’est alors le début de la fin. »

En dix ans, la population de sangliers a été multipliée par vingt dans le Limbourg. « Ce qui nous inquiète le plus, c’est que la population de sangliers du Limbourg n’est pas totalement sous contrôle. Les gens ont adopté une attitude plutôt laxiste à cause de laquelle il y a eu une croissance explosive du nombre de sangliers », constate encore le président de l’Algemeen Boerensyndicaat. « Le rôle que le chasseur doit pouvoir jouer est de garder la population sauvage sous contrôle. »

Le syndicat agricole préconise dès lors un plan d’action pour gérer la population de ces animaux et lutter contre la peste porcine africaine.

Contenu partenaire