Paul Magnette © DR

Paul Magnette (PS): ce sera avec la N-VA ou des élections anticipées

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Le président du PS a annoncé l’ouverture des négociations avec la N-VA lors du bureau de parti. Sans promesse de réussir: le contexte reste en effet très délicat. Sinon, on retournera aux urnes.

Paul Magnette, président du PS, aurait plaidé ce lundi devant le Bureau de son parti pour une ouverture des négociations avec la NV-A dans le cadre de la formation au fédéral, selon LN24.Quatre mandataires wallons se sont néanmoins exprimés clairement contre de telles négociations, approuvées sous réserves par la majorité des membres présents. « Entamer des négociations avec la NVA, cela ne veut pas encore dire qu’on va aboutir », aurait précisé Paul Magnette. Le PS place en effet la barre haut, comme l’a répété son président ce week-end: « s’ils comprennent qu’il faut rejoindre les grands combats sur le pouvoir d’achat, contre la pauvreté, pour la transition climatique, pour la justice fiscale, alors cela change évidemment fondamentalement la donne ». On en est loin.

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Selon Le Soir, le président du PS aurait en réalité signifié aux siens que « la Vivaldi est morte ». En d’autres termes, une coalition réunissant socialistes, libéraux, sociaux-chrétiens ou écologistes serait définitivement impossible parce que le CD&V et l’Open VLD n’y sont pas disposés. Ce n’est pas une surprise: les partis unis au sein du gouvernement flamand réclament une majorité dans la groupe linguistique néerlandophone au niveau flamand. Dès lors, il ne resterait plus que les options avec la N-VA. Paul Magnette, selon le quotidien, aurait précisé que ce ne serait possible que… sans l’Open VLD, faute de quoi la coalition pencherait bien trop à droite. Or, libéraux francophones et flamands lient leur sort. En cas d’échec, il a réitéré l’option d’élections anticipées, après l’été.

La famille socialiste – PS et SP.A – a entamé voici deux semaines des consultations informelles en vue de former un gouvernement fédéral majoritaire de plein exercice. Les pressions sont nombreuses, depuis les élections du 26 mai 2019, pour que les deux principales formations de chaque communauté du pays dialoguent. Une telle négociation avait échoué avant la crise du cornonavirus. La crise sanitaire a été gérée par le gouvernement Wilmès, minoritaire, avec l’aide de pouvoirs spéciaux et le soutien extérieur de neuf partis.

Désormais, l’urgence d’un plan de relance nécessite des négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement. Samedi, un « kern élargi » a réuni les dix présidents de partis soutenant les pouvoirs spéciaux pour prolonger les mesures de soutien aux secteurs économiques les plus touchés par la crise. Mais un plan plus large nécessité une nouvelle majorité politique. « Au plus vite, au mieux », ne cesse de répéter la Première ministre, Sophie Wilmès (MR).

Selon plusieurs sources, il resterait encore une incertitude au sujet de la façon dont les négociations pourraient s’opérer. Le Roi va-t-il evenir dans la danse? Qui prendra l’initiative officielle? Un nouveau duo sera-t-il instauré ou la Première ministre jouera-t-elle un rôlé clé? Les tensions francophones entre MR et PS des dernières heures peuvent peut-être se lire aussi à cette lumière-là.

Le contexte reste en outre délicat. Ce matin encore, des leaders nationalistes excluaient toute refédéralisation de compérences et réclament une discussion institutionnelle. Du côté francophone, la FGTB se cabre et une Colation Corona s’est fédérée – unissant syndicats, mutuelles, ONG… – pour réclamer des politiques progressistes, avec l’Etat comme acteur principal, et mener des mobilisation si cela s’avère nécessaire.

Selon la DH, citant « plusieurs barons du PS », cette information de l’imminence de négociations avec la N-VApourrait même être une intox venant de l’intérieur du parti pour fragiliser paul Magnette – ou le mettre en garde. Le contexte, en tout état de cause, est électrique: si le leader socialiste en arrivait à prendre ses responsabilités au fédéral, cela suscitera de sérieuses oppositions.

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