Panama papers: Trois ans après le scandale fiscal, l’Etat belge a récupéré 16 millions d’euros

Le Vif

Trois ans après les révélations de l’enquête journalistique du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur les sociétés offshores, 16 millions d’euros ont été récupérés par le fisc belge, rapportent Le Soir, Knack et De Tijd mercredi, quotidiens qui avaient été associés à cette vaste enquête. Une moisson toutefois en deçà des attentes du ministre des Finances à l’époque, Johan Van Overtveldt (N-VA).

Parmi les 11,5 millions de documents fiscaux du bureau Mossack Fonseca épluchés en avril 2016, les journalistes avaient identifié 732 Belges ayant eu recours à des sociétés offshore, au Panama ou ailleurs. Trois ans plus tard, le ICIJ s’est penché sur les montants récupérés par les administrations fiscales grâce à la publication des documents de l’enquête Panama Papers. En Belgique, « nous avons enrôlé un montant de 16.153.304,57 euros dans ce dossier », assure Frank Philipsen, le patron de l’ISI (Inspection spéciale des impôts).

Mais 64 affaires sont encore en cours de traitement. Le montant récolté est toutefois loin des attentes, alors que l’ex-ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA) assurait en juillet 2016 vouloir empocher 65 millions grâce à ce scandale fiscal. En compilant les montants recouvrés communiqués par les pays qui ont consenti à les rendre publics, l’ICIJ a calculé que les recettes totales dépassaient déjà les 1,2 milliard de dollars (plus d’un milliard d’euros). Au Royaume-Uni, c’est 224 millions qui sont rentrés dans les caisses ; 140 millions en Espagne ; 121 millions en France, entre autres.

« Les Panama Papers prouvent qu’un bon journalisme d’investigation peut amener les plus puissants de ce monde à rendre des comptes », commente Gerard Ryle, directeur de l’ICIJ. Par ailleurs, les autres grandes enquêtes fiscales qui ont suivi – comme Offshore Leaks, SwissLeaks, LuxLeaks, Paradise Papers – ont permis à l’Etat belge de récupérer au moins 634,9 millions. Ce montant reflète le surplus d’impôt enrôlé par le fisc, sanctions comprises, sur le dos des fraudeurs. L’affaire SwissLeaks a rapporté le plus (493 millions), suivi par LuxLeaks qui a renfloué les caisses de plus de 22 millions.

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